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La nouvelle politique de Firefox

Mozilla souhaite se débarrasser des numéros de version dans Firefox… La belle affaire 🙂

Ça peut sembler étrange mais la raison essentielle de cette décision est la concurrence… Avant, entre Firefox 3 et 4, il fallait attendre plusieurs années entre les releases majeures.

  • Date de sortie de Firefox 3 : Juin 2008
  • Date de sortie de Firefox 4 : Mars 2011

Qui dit devoir attendre, dit nouvelles fonctionnalités intéressantes reportées pour la prochaine version. Et pendant ce temps là, Chrome et même Internet Explorer gagnent du terrain car sortent plus rapidement leurs releases.

Mozilla a donc depuis peu adopté ce qu’ils appellent un Rapid Release Process… Un process de sorties rapides. Toutes les 6 semaines, une nouvelle version de Firefox verra le jour. Elle ne sera plus rythmée par l’ajout de fonctionnalités, comme c’est le cas pour 90% des logiciels, mais rythmé par le temps, comme c’est le cas par exemple chez Canonical avec Ubuntu.

6 semaines entre chaque release, ça implique un process de test et de publication des versions qui soit au poil. Pour cela, Mozilla travaille en 4 phases et propose 4 versions de Firefox :

  • Nightly build – Ce sont les versions compilées à la fraiche. Ce n’est pas stable mais ça permet de débourrer les bugs et nouvelles fonctionnalités
  • Aurora – A mi-chemin entre l’alpha et la beta, Aurora est la fille d’une nightly build à qui ont a retiré ce qui plante ou fonctionne mal. C’est réservé aux aventuriers du browser et présente encore quelques risques de crash.
  • Beta – Aurora, une fois nettoyée de ses défauts devient une beta. Chez Mozilla, les beta sont hyper stables grâce justement aux 2 releases précedentes
  • Finale – Et enfin, la beta une fois consolidée, devient une version finale encore plus robuste et over stable.

Logo Firefox

Entre toutes ces phases, il y a 6 semaines glissantes. Comme, je vous l’expliquais, ces releases sont rythmées par le temps. Il se peut donc qu’il n’y ai pas de nouvelles fonctionnalités de oufs malades entre ces versions, mais juste des optimisations et des corrections de bugs. Si une fonctionnalité n’est pas prête, elle ne sera pas déployée dans la release finale de Firefox mais pourra remontrer le bout de son nez très rapidement, au bout de 6 semaines. Avant lorsqu’une fonctionnalité n’était pas prête pour une release majeure, il fallait attendre 1 an avant qu’elle ait à nouveau sa chance. Pas motivant pour les développeurs et pas cool pour les utilisateurs. A ce rythme, Firefox 8 verra le jour avant la fin de l’année.

Pour l’utilisateur final qui veut toujours le dernier cri en matière de logiciel, si demain, entre Firefox 9 et 10, il ne voit aucune différence à l’oeil nu, parce qu’il y a eu juste des updates pour corriger les bugs, il ne va pas comprendre l’intérêt de cette release. Et ça arrivera car c’est comme ça que ça fonctionne maintenant. Enlever le numéro de version et adopter ce process de releases rapides, c’est faire de Firefox un outil beaucoup plus vivant, comme un site internet sur lequel les mises à jour seraient faites en continu.

L’utilisateur y gagne car il n’est plus obligé d’attendre des mois et des mois pour avoir telle ou telle nouvelle fonctionnalité et Mozilla y gagne car ils deviennent beaucoup plus réactifs face à Chrome qui fonctionne aussi avec rythme de sortie effrénée. Et cela ne se fait pas au détriment de la stabilité du browser, puisque Aurora et la Beta sont là pour éponger les bugs. Je tourne d’ailleurs entre Aurora et la Beta, et je n’ai eu pour le moment aucun souci.

Mis à part ça, Firefox n’oublie pas les développeurs et à beaucoup amélioré sa console web sans oublier l’intégration d’un nouvel outil qui s’appelle (en français), l’ardoise javascript (Scratchpad en anglais), qui permet d’exécuter du javascript sur l’onglet en cours. Pratique pour tester vos JS sur différentes versions de votre site. C’est un genre de greasemonkey à la mano si vous préférez.

J’ai eu Tristan Nitot (Président de Mozilla Europe) au téléphone hier et je lui ai posé la question qui fâche, ce qui a donné un truc comme ça : « Lorsqu’une release de Firefox sort, elle est super rapide, ça ne rame pas et c’est génial, mais au bout de quelques temps, et après quelques mises à jour, ça redevient lent. Pourquoi ? Pourquoiiiiiiiiii ?« . Il m’a expliqué que les équipes de Mozilla bossaient sérieusement sur l’optimisation de la mémoire (projet MemSchrink). Ils procèdent régulièrement à des réajustements au niveau de l’utilisation mémoire, ce qui fait que parfois, on a une release qui booste bien. Ensuite, avec les nouvelles fonctionnalités qui débarquent, ça peut ralentir à nouveau le browser, et il faut ensuite faire un nouveau rééquilibrage, pour retrouver un browser qui gambade dans la prairie. Ce qui est sûr c’est que ça va dans le bon sens. Firefox 6 consomme environ 20 à 30% de mémoire de moins que Firefox 5, ce qui n’est pas négligeable.

Finalement, le choix du navigateur, c’est un peu comme le choix du système d’exploitation. Chacun adopte celui qui lui convient le mieux. Le tout étant quand même de les tester pour savoir si ça vous convient. Je vous invite à tester pendant quelques jours un navigateur différent de celui que vous avez. Chrome, Opera, Firefox et même IE. Et en fonction de votre propre expérience, vous trouverez le browser qui vous va le mieux.

Je suis un gros fan de Chrome, mais en ce moment, j’ai pas mal de plantages et il consomme beaucoup de mémoire, donc depuis quelques jours, je surfe sur Firefox 7 beta et pour le moment, j’en suis très content. Mais je ne suis pas très fidèle en informatique et j’aime bien changer régulièrement, donc on verra bien ce que ça donne au fil du temps. Quoiqu’il en soit, je trouvais intéressant de vous expliquer pourquoi Mozilla se dirige vers un browser sans numéro de version, ainsi qu’un rythme de publication endiablé.

Allez, bon week end et encore merci à Tristan de m’avoir accordé un peu de son temps !

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