Le jour où Bluetouff a voulu tuer toute la planète

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Le jour où Bluetouff a voulu tuer toute la planète

par Korben -

L’ami Bluetouff s’amuse bien en ce moment. Vous connaissez sans doute son activité au sein de Reflets.info où avec ses compères, il lève des lièvres assez gros sur des trucs comme la Syrie, la vente de DPI par la France à des dictatures…etc.

La méthode de Bluetouff, c’est l’enquête sur le “cyber-terrain”. Il prend ses petits outils, ses moteurs de recherche préférés et observe ce qui se trame sur la toile, le tout bien sûr dans le respect des lois françaises. Monsieur n’est pas un pirate, je vous rassure.

Un jour, lors d’une séance de surf, il tombe via Google sur l’extranet non sécurisé de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail, appelé aussi ANSES. Il récupère alors ces documents en libre accès (environ 8 Go) avec pour objectif d’en faire un joli article.

Apprenant avec effroi cette “fuite” via justement un article de Reflets, l’ANSES porte plainte pour intrusion dans un système informatique et vol de données. Bluetouff se fait alors mettre en garde à vue durant 30h, perquisitionné et explique aux enquêteurs que les données étaient en libre accès, trouvables facilement sur Google.

Bluetouff a fait son job, mais a quand même été jugé, risquant 3 ans de prison et 45 000 € d’amende. Il a été relaxé et l’ANSES honteuse d’avoir laissé trainer des documents aussi sensibles n’a pas souhaité faire appel. Seulement, c’était sans compter sur les cadors du Ministère Public qui eux ont fait appel. C’est donc il y a quelques jours que Bluetouff est repassé une seconde fois devant le juge.

Nul n’est censé ignorer la loi, à ce qu’il parait… Mais ce qui est certain c’est que les 3 magistrats qui ont traité cette affaire semblaient ignorer tout des subtilités de cette affaire.

Il y a d’abord la prononciation des mots. C’est un détail, mais cela montre bien à quel point les magistrats étaient déconnectés de la réalité de leur affaire. Google est par exemple prononcé “Gogleu”, Login est prononcé “Lojin”…etc. Le représentant du ministère public avoue même n’avoir pas compris la moitié des termes entendus dans la journée.

Comment peuvent-ils dans ce cas participer avec sérieux à un tel procès ?

Comme le raconte le journaliste de Médiapart, les magistrats ne savaient absolument rien des moteurs de recherche, et ne comprenaient visiblement pas que ces données sensibles aient pu s’y retrouver publiquement. La magistrate va même jusqu’à demander à Bluetouff si en récupérant ces documents, il s"était posé la question de savoir s’il allait tuer toute la planète.

Ridicule hein ? Scandaleux surtout !

L’ANSES a reconnu sa part de responsabilité et a refusé de se porter partie civile. C’est normal et je les félicite pour ça. Mais, le Ministère Public insiste alors qu’il n’est même pas capable d’expliquer clairement ce qu’il reproche à Bluetouff. D’après son avocat, c’est simplement un moyen de faire pression sur lui et de continuer à le surveiller parce que les enquêtes de Reflets dérangent. Honnêtement, plus le temps passe, plus cela semble effectivement être de l’acharnement pour freiner un mec qui gratte un peu.

Bluetouff connaitra le jugement définitif le 5 février et on saura enfin si consulter des données publiques sur le net est un délit ou non. Espérons que d’ici là, les magistrats aient eu le temps de lire “LE BON SENS POUR LES NULS” reçu à Noël.

Bon courage Touff.

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