2View - La cassette VHS qui s'effaçait toute seule
Si comme moi, vous êtes nostalgique des années 90, je vous emmène faire un petit voyage dans le temps, à l’époque où les cassettes VHS régnaient en maîtres sur le monde. Je me souviens encore de ces grosses boites noires qui s’empilaient dans le meuble TV et de celles qu’on allait louer chez Video Futur.
Eh bien, figurez-vous qu’en 2001, alors que le DVD était déjà bien installé, une entreprise néerlandaise a eu l’idée un peu folle de créer une cassette VHS… qui s’efface toute seule !
Baptisée 2View, cette cassette pas comme les autres était conçue pour ne permettre que deux visionnages avant de s’auto-détruire. Alors non, rassurez-vous mes chers Ethan Hunt en culottes courtes, elle n’explosait pas façon Mission Impossible ! Elle s’effaçait tout simplement, vous laissant avec une belle cassette vierge entre les mains. L’idée derrière ce concept, c’était de proposer une alternative aux locations de K7 vidéos, en permettant aux consommateurs d’acheter des films à prix réduit, mais avec une durée de vie limitée. Une sorte d’ancêtre analogique de la VOD, si vous voulez.
J’avais eu entre les mains des DVDs effaçable comme ça aussi, à l’époque. Je me rappelle en avoir commandé quelques uns sur CDiscount pour essayer de leur appliquer un vernis et bloquer leur oxydation, mais je n’ai jamais réussi.
Mais comment ça marchait concrètement cette cassette qui s’efface toute seule ?? Et bien à l’intérieur de la cassette se cache un mécanisme plutôt ingénieux composé de deux éléments clés :
1. Une pièce en plastique montée sur ressort qui suivait le mouvement de la bobine de la cassette. Cette pièce permettait de compter le nombre de minutes visionnées avec une précision digne d’un chronomètre suisse (ou presque).
2. Un bras équipé d’un aimant permanent, retenu par un rail à l’intérieur de la première pièce. Imaginez un petit bras robotique prêt à lâcher son aimant destructeur au moment fatidique.
Le principe était simple : après deux visionnages complets et le rembobinage qui suivait, le bras magnétique était libéré et venait se coller contre la deuxième bobine de la cassette. Résultat ? Lors du prochain passage dans le magnétoscope, la bande était effacée au fur et à mesure de la lecture.
Mais le plus drôle dans cette histoire, c’est que ce système de protection anti-copie ultra sophistiqué pouvait être déjoué avec… un simple trombone ! Eh oui, il suffisait d’insérer un bout de métal plié dans la cassette pour bloquer le mécanisme d’effacement. Les ingénieurs qui ont passé des mois à concevoir ce système, ont du avoir les boules :)))
A l’ère du numérique et du streaming, ce genre de système peut sembler complètement dépassé, mais n’oublions pas qu’en 2001, le piratage de films était déjà un vrai casse-tête pour l’industrie du cinéma. La 2View était donc une tentative, certes un peu maladroite, de trouver un compromis entre la vente et la location de films. C’était l’équivalent analogique d’un DRM, mais en beaucoup plus facile à contourner !