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La gravité serait-elle un bug dans la matrice ?

par Korben ✨ -

La gravité serait-elle un bug ou à minima une fonctionnalité de l’univers ?

Cette théorie de Vopson, dont je vais vous parler aujourd’hui, offre une perspective plutôt vertigineuse, et réconcilie physique et informatique d’une manière plutôt… inédite. Imaginez que l’espace-temps ne soit pas un continuum fluide mais une grille de cellules discrètes, comme les pixels d’un écran ou les cases d’une feuille Excel cosmique où dans chaque cellule, il y a des informations sur l’état de l’univers.

Maintenant, appliquez des algorithmes d’optimisation à cette structure, et observez… Que se passe-t-il à votre avis ? Et bien selon cette nouvelle recherche publiée sur AIP, vous obtenez… la gravité. En effet, le physicien Melvin Vopson vient de proposer une théorie qui redéfinit la force la plus fondamentale de notre quotidien comme un simple effet secondaire de compression de données.

Bienvenue dans l’univers où Newton se met au JavaScript ! ^^

Mais avant d’aller plus loin, parlons un peu de ce chercheur qui ose remettre en question notre conception fondamentale de la réalité comme s’il était Neo lui-même. Melvin M. Vopson n’est pas un théoricien du dimanche sorti de nulle part. C’est un physicien britannique sérieux de l’Université de Portsmouth, spécialisé initialement en physique des matériaux, avec un parcours incluant des recherches au National Physical Laboratory et un poste d’ingénieur R&D chez Seagate Technology. Ses travaux académiques ont d’ailleurs été cités plus de 600 fois, ce qui lui confère une certaine légitimité scientifique (+ que Didier en tout cas ^^).

Comme quoi, on peut être un chercheur respectable mais quand même proposer des théories cheloues qui semblent tout droit sorties d’un épisode de Black Mirror.

Alors qu’est-ce qu’il nous raconte exactement, ce bon vieux Dr. Vopson ?

Et bien pour comprendre sa théorie, il faut d’abord saisir ce qu’il appelle la “seconde loi d’infodynamique”. Si vous avez des souvenirs traumatisants de vos cours de physique, accrochez-vous, c’est là que ça devient intéressant.

La thermodynamique classique nous dit que l’entropie (le désordre) tend toujours à augmenter dans un système isolé. C’est pour ça que votre bureau ne se range jamais tout seul et que votre café au départ chaud, finit inévitablement par tiédir. Mais Vopson suggère qu’au niveau informationnel, c’est l’inverse qui se produit : l’entropie informationnelle tend naturellement à diminuer. En d’autres termes, l’univers cherche constamment à compresser et simplifier l’information qu’il contient, comme un développeur optimisant son code pour économiser de la mémoire.

Prenons un exemple concret… Imaginons des milliers de particules de poussière cosmique flottant dans l’espace. Pour suivre leur position, un hypothétique “processeur cosmique” devrait traiter énormément d’informations comme les coordonnées précises de chaque particule. Mais si ces particules se regroupent pour former une planète sous l’effet de la gravité, le système devient soudain beaucoup plus simple à gérer. Il n’y a plus qu’une seule position à suivre au lieu de milliers. C’est exactement ce que ferait un bon algorithme d’optimisation !

Et c’est là que se trouve le cœur de la théorie de Vopson ! La gravité ne serait pas une force fondamentale mystérieuse, mais simplement une manifestation de cette tendance universelle à minimiser l’entropie informationnelle. C’est une sorte de fonction d’optimisation du grand programme cosmique.

Et le plus dingue dans tout ça c’est que Vopson démontre mathématiquement que cette force “informationnelle” correspond exactement à la formule de Newton pour la gravitation universelle : F = G(Mm/r²). Son article n’est donc pas juste une spéculation philosophique, mais propose une dérivation complète de cette équation fondamentale à partir de principes informationnels.


Notez que ce n’est pas la première fois qu’on suggère un lien entre gravité et information. En 2011, le physicien Erik Verlinde avait déjà proposé une théorie de la “gravité entropique”, mais Vopson va plus loin en reliant explicitement ce phénomène à un processus d’optimisation computationnelle et en suggérant que d’autres lois physiques pourraient émerger de la même façon.

Si on pousse ce raisonnement jusqu’au bout, notre réalité commencerait donc à ressembler étrangement à un jeu vidéo ou une simulation VR sophistiquée. D’ailleurs, plusieurs éléments de notre univers évoquent déjà des techniques d’optimisation informatique :

  • Les symétries omniprésentes dans la nature = économie de calcul
  • Le principe d’exclusion de Pauli = règle pour éviter les variables en conflit
  • La quantification (longueur de Planck) = discrétisation, comme des pixels
  • La conservation des lois physiques = robustesse algorithmique

Attention toutefois, cette théorie ne démontre pas que nous vivons dans une simulation créée par une civilisation avancée (comme le propose l’hypothèse de Nick Bostrom). Elle suggère plutôt que l’univers lui-même fonctionne intrinsèquement comme un processus computationnel, quelle que soit son origine.

Dans ce contexte, les lois physiques ne seraient plus des règles mystérieuses et fondamentales, mais simplement des lignes de code dans le grand “système d’exploitation cosmique”. Ces forces fondamentales comme la gravité seraient alors tout bêtement des “fonctions” optimisant l’exécution du programme.

Il reste évidemment d’énormes questions sans réponse… Si l’univers est un “calcul”, sur quel “hardware” tourne-t-il ? Qui ou quoi a écrit le programme initial ? Comment tester cette théorie expérimentalement ? Est-il possible de trouver des “glitches” dans le système ?

Quoiqu’il en soit, la communauté scientifique reste prudente face à ces idées révolutionnaires car même si la dérivation mathématique est élégante, elle repose sur des postulats qui sont loin de faire consensus. Certains critiques soulignent que cette théorie pourrait simplement être une reformulation des lois physiques existantes en termes informationnels, sans réelle valeur explicative supplémentaire. Pourtant, l’approche de Vopson pourrait ouvrir des perspectives fascinantes pour résoudre d’autres mystères cosmiques comme la matière noire ou l’énergie sombre. Ainsi, si la gravité est un effet secondaire d’optimisation informationnelle, peut-être que ces phénomènes énigmatiques sont d’autres manifestations du même principe fondamental.

Bref, que ce soit une piste vers la véritable nature de notre réalité ou juste une analogie séduisante, cette théorie nous rappelle que les frontières de la science sont perpétuellement repoussées et nous permettent d’imaginer le monde au-delà de nos sens.

Maintenant, si vous voulez creuser davantage, l’article original est disponible sur AIP sous le titre “Is gravity evidence of a computational universe?” !

À vous maintenant de trouver un bug dans la matrice !

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