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La blague Toutankarton

Je vais vous raconter une bonne blague.

Mona el-Mazbouh est une Libanaise de 24 ans, qui décide de partir quelques jours en vacances en Égypte.

Et là-bas, son séjour se transforme en mauvaise expérience. Elle publie alors une vidéo de 10 min sur Facebook où elle raconte avoir fait l’objet de harcèlement sexuel de la part des autochtones, que le service au restaurant était pourri et qu’elle s’est fait voler des affaires. Dans sa vidéo, elle décrit même l’Égypte de « pays sale » et ses citoyens de « maquereaux et prostituées ».

Bref, pas très classe, mais bon, si c’est ce qu’elle pense, pourquoi ne pas le dire après tout ? Je suis sûr qu’on trouve des choses pires que ça sur TripAdvisor concernant certains restaurants ou hôtels.

Malheureusement pour elle, sa vidéo est devenue virale, suscitant de nombreuses réactions et critiques. Des internautes égyptiens, choqués lui ont demandé de retirer la vidéo, et de présenter ses excuses.

L’histoire aurait pu en rester là, mais vous le savez, l’Égypte actuelle n’a plus grand-chose à voir avec la grande Égypte des Pharaons et l’administration actuelle fait preuve d’une tolérance zéro en ce qui concerne la liberté d’expression.

C’est le jour de son départ, le 31 mai dernier, alors qu’elle se trouvait à l’aéroport, que Mona s’est fait arrêtée par la police Égyptienne pour « propagation de fausses rumeurs destinées à saboter la société, d’attaque contre la religion et d’indécence publique« . De plus, dans la loi Égyptienne, diffamer et insulter le peuple égyptien est interdit.

Lors d’un premier « jugement » elle a donc été condamnée à 11 ans de prison, puis sa peine a été réduite à 8 ans, après que son avocat ait réussi à prouver que Mona s’était faite opérée d’un caillot au cerveau quelques années avant, ce qui a eu comme effet collatéral une dégradation de la gestion de ses colères.

L’EFF qui défend la liberté d’expression et les libertés numériques demande à ce que le gouvernement égyptien arrête de prendre des mesures « hystériques » et « arbitraires » contre ses citoyens et les citoyens d’autres pays.

Ce que je peux vous dire, c’est que moi aussi je ne garde pas un super souvenir de mon voyage en Égypte. Et ce n’était pas à cause de la bouffe.

Mais là où c’est drôle, c’est que l’économie de ce pays est fortement basée sur le tourisme. Et pour défendre la réputation de leur pays, les autorités ont décidé de condamner à une peine de prison totalement indécente… une touriste.

Autant dire que la mauvaise pub, ce n’est pas Mona qui l’a faite, mais plutôt les autorités Egyptienne qui ont surement beaucoup réfléchis dans leur tête et qui se sont dit : « Et si on envoyait comme message à tous les touristes du monde entier qui veulent venir nous voir, qu’on peut les condamner à des années de prison pour portenawak ?« 

C’est sûr, ça va faire grimper en flèche le nombre de touristes.

Trop fort les mecs. Si je n’avais pas été convaincu par ma précédente expérience de ne plus jamais mettre les pieds dans ce pays, c’est certain que cette histoire m’aurait totalement dissuadé.

Courage à Mona, j’espère que sa situation s’arrangera et qu’elle sera libérée le plus rapidement possible de ce cauchemar.

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