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Reconnaissance faciale en France – Une menace pour nos libertés

Et si la reconnaissance faciale devenait monnaie courante en France ? Partout où vous allez, des caméras scrutent votre visage, comparent vos traits à une gigantesque base de données, et vous identifient en temps réel. Aux chiottes l’anonymat dans l’espace public, Big Brother vous observe, tout le temps, où que vous soyez. Ça fout les jetons, pas vrai ?

Et pourtant, c’est ce genre de scénario qui risque de se concrétiser si on n’y prend pas garde. Les autorités françaises multiplient les expérimentations de technologies de surveillance plus intrusives les unes que les autres avec de la reconnaissance faciale à l’entrée des lycées, de l’analyse des comportements par vidéosurveillance algorithmique dans les gares, de l’identification des supporters dans les stades… Ça part dans tous les sens !

Alors quand il s’agit de vérifier son identité à l’aéroport pour passer plus vite ou de déverrouiller notre smartphone, pourquoi pas mais quand il s’agit d’identifier automatiquement et pister les gens à leur insu, en permanence, dans l’espace public, ça s’appelle de la surveillance de masse. Et c’est très dangereux pour nos libertés fondamentales.

C’est une atteinte disproportionnée à notre droit à la vie privée car être épié en continu, sans rien avoir à se reprocher, juste parce qu’on met le nez dehors, ça reste inacceptable dans une société démocratique et ça menace également sérieusement le droit de manifester et la liberté d’expression. Si on sait qu’on sera identifié et fiché dès qu’on participe à un rassemblement, les gens vont y réfléchir à 2 fois avant de descendre dans la rue. Bref, c’est la porte ouverte à l’autocensure et au musellement de toute contestation.

Enfin, on sait que la reconnaissance faciale est loin d’être infaillible. Elle fait beaucoup d’erreurs, surtout sur les visages noirs et métissés. Du coup, il y a un gros risque d’aggravation des discriminations et de ciblage de certaines populations. Sans parler du fait que ces outils high-tech entre les mains des régimes autoritaires, c’est un cauchemar assuré pour les opposants et les minorités…

Bref, la reconnaissance faciale appliquée à la surveillance de masse, c’est non comme l’illustre très bien le court-métrage d’Amnesty International que je vous invite à regarder :

Tout cela nous rapproche dangereusement d’une société de contrôle façon 1984 ou Minority Report et perso, c’est pas le futur dont je rêve !

Heureusement, tout n’est pas perdu puisqu’en France, la CNIL veille au grain et recadre régulièrement les velléités sécuritaires abusives du mieux qu’elle peut. Mais face à la pression et avec ses moyens limités, ça ne suffira pas. Il faudrait surtout une loi claire pour interdire purement et simplement la reconnaissance faciale à des fins d’identification dans l’espace public, autrement les garde-fous sauteront les uns après les autres.

Bref, c’est ce que réclame Amnesty International avec sa campagne lancée à l’occasion des Jeux olympiques. L’objectif, c’est de créer une prise de conscience et de pousser nos élus à légiférer avant qu’il ne soit trop tard. parce qu’une fois que la reconnaissance faciale se sera répandue comme une traînée de poudre, ce sera beaucoup plus dur de revenir en arrière…

D’ailleurs, vous pouvez aussi agir en signant la pétition d’Amnesty International pour dire « Non à la reconnaissance faciale en France »

En espérant que ce court-métrage ne devienne pas notre quotidien.

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