Windows 365 Link - Le PC minimaliste dans le cloud de Microsoft
Vous vous souvenez du bon vieux Minitel ? Et bien Microsoft vient de nous sortir sa version modernisée avec le Windows 365 Link, un mini PC pas vraiment PC qui va vous faire voyager dans les nuages… mais pas forcément au septième ciel !
Figurez-vous que la firme de Redmond vient d’annoncer lors de sa conférence Microsoft Ignite 2024 ce mystérieux boîtier noir qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Mac mini d’Apple. Sauf que contrairement à son cousin pommé qui embarque la puissance d’un M4, notre ami Microsoft a opté pour une approche totalement différente : un terminal léger qui se contente de streamer Windows depuis le cloud.
Le concept est simple : plutôt que d’avoir un véritable ordinateur avec processeur musclé et stockage local, vous avez une petite boîte à 349 $ équipée du strict minimum - un processeur Intel pas folichon, 8 Go de RAM et 64 Go de stockage.
Son seul but dans la vie ? Se connecter aux serveurs Microsoft pour vous donner accès à un PC virtuel hébergé dans leurs datacenters.
Cette version ultra-verrouillée de Windows ne permet d’ailleurs de faire tourner que des applications signées Microsoft, dans des environnements cloisonnés. Comme l’explique David Weston, vice-président de la sécurité chez Microsoft : “Pensez Xbox ou téléphone - c’est minimaliste et ultra-sécurisé”.
Hmmm….
Un argument qui sonne presque ironique quand on sait que Microsoft essaie de vendre une solution à un problème de sécurité lié à Windows qu’ils ont eux-mêmes créé… Mais attention, il y a un twist digne d’une série Netflix : pour utiliser ce mini PC pas vraiment PC, il faudra obligatoirement souscrire à un abonnement Windows 365. Et c’est pas donné… Comptez entre 28$ et 162$ par mois selon la configuration de votre machine virtuelle. De quoi faire rapidement grimper la facture…
Microsoft nous vend ça comme la solution idéale pour les entreprises. Plus besoin de se prendre la tête avec la gestion d’un parc informatique complexe, la sécurité est gérée dans le cloud, et vos données sont à l’abri des regards indiscrets.
Côté connectique, le Windows 365 Link fait dans le classique mais efficace : un port USB-C, deux ports USB-A, DisplayPort, HDMI et Ethernet. Le WiFi 6E et le Bluetooth 5.3 sont aussi de la partie pour ceux qui préfèrent le sans-fil. Bien que Microsoft vante les ports USB 3.2 à 20 Gbps, n’oublions pas que la vitesse réelle sera limitée par votre connexion réseau, qui n’atteindra jamais ces débits.
En théorie, c’est parfait : vous branchez votre petit boîtier, vous vous connectez, et hop, vous retrouvez votre environnement de travail où que vous soyez. Plus besoin d’investir dans du matériel coûteux, la maintenance est simplifiée, et la sécurité renforcée puisque rien n’est stocké localement. Si un employé égare son Link ou se le fait voler, pas de panique, les données sensibles restent bien au chaud sur les serveurs Microsoft.
Mais parlons franchement : est-ce vraiment la solution miracle annoncée ? Premièrement, il y a cette dépendance totale à votre connexion internet. Pas de réseau = pas de PC. Un problème de latence ? Votre souris va danser la samba. Une panne chez Microsoft ? Tout le monde à la machine à café ! Sans parler du prix qui, une fois l’abonnement ajouté, fait rapidement grimper la note.
D’ailleurs, à 349 $, le prix semble particulièrement gonflé pour ce qui n’est au final qu’un terminal léger - je pense que ce genre de gadget devrait coûter moitié moins cher. Et quand on voit qu’un Mac mini M4 - un vrai ordinateur autonome et surpuissant - ne coûte que 250 $ de plus… On se dit que Microsoft fait peut-être fausse route.
C’est d’autant plus vrai que des solutions comme Shadow PC proposent déjà des PC virtuels accessibles depuis n’importe quel appareil, sans matériel dédié. Et pour les entreprises gérant des milliers de postes, l’investissement dans une équipe IT dédiée reste probablement plus pertinent que cette solution cloud.
Du coup, c’est assez ironique… Microsoft, qui a construit son empire sur les PC personnels, nous propose maintenant de revenir à l’ère du terminal bête connecté à un serveur central. On revient 40 ans en arrière, mais avec une connexion internet à la place du câble coaxial !
Alors oui, il y aura sûrement des cas d’usage pertinents pour le Windows 365 Link, notamment dans le secteur médical où la gestion d’un parc informatique est particulièrement contraignante, mais pour le commun des mortels, je pense que le retour au modèle mainframe des années 70 n’est peut-être pas la révolution tant attendue.
Le Windows 365 Link arrivera en avril 2025, ce qui vous laisse largement le temps de réfléchir si vous préférez un vrai ordinateur ou ce Minitel nouvelle génération !