WP Engine vs WordPress - La guerre est déclarée

par Korben -

Cette aprem, on plonge dans une saga digne des meilleurs épisodes de Silicon Valley. Au programme : WordPress, le CMS qui fait tourner 40% du web, et un drama qui ferait passer les querelles de Game of Thrones pour une partie de Candy Crush.

Tout a commencé quand Matt Mullenweg, le papa de WordPress, a décidé de dégainer la sulfateuse contre WP Engine lors d’une conférence. Autant vous dire qu’il n’a pas fait dans la dentelle puisqu’il a carrément qualifié la boîte de “cancer pour WordPress”. Aïe, ça pique !

Mais pourquoi tant de haine ?

Selon notre Matt national, WP Engine se ferait un max de blé sur le dos de WordPress sans vraiment contribuer en retour. Comme quand ado, vous miniez du Bitcoin avec votre PC gaming sans jamais payer votre part de la facture d’électricité de vos parents.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Automattic (la boîte de Matt) et WP Engine font toutes deux environ 500 millions de dollars de chiffre d’affaires. Mais côté contribution au projet open-source, c’est pas la même sauce : Automattic “donnerait” 3900 heures par semaine contre seulement 40 pour WP Engine.

Matt reproche aussi à WP Engine de désactiver certaines fonctionnalités clés de WordPress. Par exemple, ils limitent le nombre de révisions d’articles que vous pouvez conserver. Pas très pratique, effectivement…

Mais attendez, ce n’est que le début de notre saga ! WP Engine n’a pas apprécié de se faire traiter de parasite devant tout le gratin WordPress. Du coup, ils ont sorti l’artillerie lourde : une mise en demeure ! Oui oui… Ils demandent à Automattic de retirer leurs propos et d’arrêter de les critiquer. Autant demander à Linus Torvalds d’arrêter de troller les développeurs Windows ^^.

Et comme si ce n’était pas assez croustillant, voilà que WordPress.org (le site officiel du projet open-source) décide de bannir WP Engine ! Imaginez un instant : l’un des plus gros hébergeurs WordPress se retrouve persona non grata sur le site même de WordPress. C’est moche.

Concrètement, ce bannissement signifie que les sites hébergés chez WP Engine ne peuvent plus accéder aux ressources de WordPress.org. Plus de mises à jour automatiques, plus d’accès au répertoire des extensions… Bref, c’est la galère totale pour les clients de WP Engine.

Alors, qui a raison dans cette histoire ? D’un côté, on a Matt Mullenweg qui défend bec et ongles l’esprit open-source de WordPress. De l’autre, WP Engine qui essaie de faire son beurre (et qui apparemment y arrive plutôt bien). Le combat éternel entre l’idéalisme et le capitalisme…

Mais pourquoi Matt est-il si remonté contre WP Engine ? Et bien il semblerait que ce soit une histoire de gros sous (comme souvent dans la Silicon Valley). Selon lui, WP Engine profiterait de la confusion entre WordPress (le projet open-source) et leur marque.

Alors, comment tout ça va-t-il se terminer ?

Difficile à dire… D’un côté, WP Engine a les moyens de se défendre juridiquement. De l’autre, WordPress a le pouvoir de leur couper l’herbe sous le pied en les bannissant de leur écosystème. En attendant, ce sont les utilisateurs qui trinquent. Imaginez-vous un instant… vous avez votre site chez WP Engine et du jour au lendemain, plus de mises à jour automatiques, plus d’accès au répertoire officiel des extensions… Retour à l’age de pierre.

Alors, que faire si vous êtes client WP Engine, et que vous voulez anticiper la catastrophe ? Et bien à part migrer votre site vers un autre hébergeur, y’a pas grand chose à faire.

Bref, cette guerre entre WP Engine et WordPress nous rappelle que même dans le monde open-source, les enjeux financiers peuvent créer des tensions. On parle quand même de millions de dollars et de millions d’utilisateurs impactés.

En attendant, gardez un œil sur cette affaire. Je ne serais pas étonné qu’on ait droit à un nouveau rebondissement d’ici peu. Qui sait, peut-être que WP Engine va forker WordPress et créer son propre CMS pour continuer l’aventure ? Ou alors Matt va-t-il racheter WP Engine pour ensuite fermer la boite ? Les paris sont ouverts !

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