Fnuck la Fnac et ses ebooks aux DRM !

par Korben -

Vous le savez tous (ou presque), j’aime beaucoup lire et j’ai depuis quelques mois un Kindle 3 dont je suis complétement fan ! Le hic avec Amazon, c’est que leur offre de livres en français est juste minable… Alors quand j’ai vu que la Fnac vendait des ebooks, j’ai décidé de faire un test d’achat d’ebook chez eux pour voir si j’arrivais à le mettre sur mon Kindle. Rien de bien compliqué, c’était juste pour voir si la conversion d’un ePub acheté sur la FNAC allait être possible au format proprio d’Amazon.

En effet, il faut savoir que le format ePub n’est pas supporté par le Kindle (ah les cons !) mais qu’avec un logiciel comme Calibre, la conversion se fait très bien. Ne sachant pas si l’ePub que j’allais récupérer sur la Fnac allait être assaisonné de DRM, j’ai été prudent et j’ai choisi un livre pas trop cher : “Zombie Island” à 4,99 €

Ô joie ! Ce jour là, j’ai effectivement eu un livre sans DRM qui est passé sans problème sur mon Kindle ! Autant vous dire que j’étais très content de la Fnac et de son service de vente d’ebooks…

Du coup, ce weekend, comme je devais prendre le train, j’ai recommencé l’expérience jeudi soir avec un livre un peu plus cher : “On m’a demandé de vous virer” à 14,99 €. J’y suis allé confiant, pensant avoir mon livre en quelques secondes et pouvoir le lire le lendemain dans le train.

Et là, LE DRAME !

La fnac me propose de télécharger un ePub qui en fait n’en est pas vraiment un… Ce que je récupère à la place c’est un fichier .acsm qui s’ouvre avec Adobe Digital Editions, qui lui récupère un ePub tout en m’autorisant via un serveur tiers à lire ce livre… Vous l’aurez compris, je suis tombé dans le piège du DRM !

C’est bien sûr ma faute car j’aurai du me méfier, mais ayant tenté l’expérience quelques temps auparavant, j’y suis allé vraiment très confiant (comme un con, vous pouvez le dire…). Bon, au début, je ne panique pas, et je me dis que je vais trouver un moyen de l’exporter vers mon Kindle, ou au moins en récupérer une version sans DRM via le site de la Fnac. Mais bien sûr impossible…

Le piège est très vicieux avec Adobe Digital Editions, car n’ayant pas crée de compte chez Adobe, je me suis retrouvé avec un livre lisible uniquement sur mon ordinateur. Pas moyen de le mettre sur un ebook ou même sur un autre ordinateur. En fouillant un peu, j’ai compris que mon erreur avait été de ne pas avoir crée de compte chez Adobe pour ADE (Adobe Digital Editions). Et si vous le faites après coup, vous pouvez dire adieu à vos livres.

C’est un détail mais c’est le genre de détail qu’il vaut mieux savoir avant d’acheter un livre sous DRM.

Enfin, ça ne change pas grand chose au problème car même si j’avais eu un compte chez Adobe, je n’aurai quand même pas pu transférer mon livre sur mon Kindle. Seul moyen : Avoir un ePub (ou un autre format), sans DRM.

Alors bien sûr j’ai conchié le service clientèle dès le vendredi matin, pour leur demander un remboursement ou un livre sans DRM… Et bien sûr, pas de réponse, à part un truc automatique complétement à côté de la plaque. J’ai attendu tout le vendredi et le samedi et rien n’est venu… Ni aide, ni excuse, ni remboursement.

Me voilà donc avec un livre à 15 € sur les bras, que je peux lire uniquement sur mon ordinateur. Pas cool. Bien sûr, pour mon voyage, c’est mort, à moins de trimballer mon ordi de bureau avec moi dans le train. Je ne vous raconte pas mon niveau de haine contre la Fnac à ce moment là… L’impression d’avoir été arnaqué purement et simplement sans pouvoir récupérer ma thune ni mon livre. Ce qu’il faut savoir surtout, c’est qu’à aucun moment, ils disent lors du process d’achat que le livre comporte des DRM (voir captures écran ci-dessous). Apparemment, ne pas le mentionner est illégal. (voir ici et ici - Merci Richard !)

Avant l’achat, on ne me dit pas qu’il y a un DRM…

Et même si on me prévient qu’il faut que j’utilise le logiciel Adobe Digital Editions et que je crée un identifiant (ce que je reconnais ne pas avoir fait), à aucun moment, la FNAC ne mentionne la présence d’un DRM.

Bref, je vous passe la série d’insultes qui m’est passé par la tête à ce moment là…

2 cas de figure se présentent maintenant… Soit vous êtes un peu bidouilleur et vous cherchez une solution… Soit ce n’est pas votre tasse de thé et vous pleurez sur votre argent perdu.

J’ai donc décidé que face à l’inaction du service client de la Fnac, j’allais réagir en crackant cette saloperie de DRM et en vous expliquant comment faire si vous vous faites aussi avoir par ces chacals de la vente en ligne.

Avec l’aide de mes followers twitter, j’ai donc dégoté les bons scripts pour faire sauter ce verrou numérique. (merci les gars !)

Comment faire péter la rondelle aux ebooks de la FNAC ? Pour cela, vous avez besoin de plusieurs choses… (Récupérez le fichier compressé… j’ai tout mis dedans)

Première étape : Extraire la clé du DRM. (la technique fonctionne de la même manière sous Windows et sur Mac). Lancez le téléchargement de l’ePub à partir du site de la Fnac. ADE devrait se lancer et vous afficher le livre. Impeccable. Laissez ADE ouvert et lancez le script ineptkey.pyw.

Un fichier adeptkey.der sera alors généré.

Lancez ensuite le script ineptepub.pyw pour cracker le DRM de votre ePub. Sélectionnez le fichier adeptkey.der, puis le livre original qui se trouve dans le répertoire d’Adobe Digital Editions (DocumentsDigital Editions) et enfin le nom de fichier généré.

J’ai eu une petite erreur mais le résultat est correct.

Et voilà ! L’ePub est cracké ! Ouf !

On peut l’ouvrir avec Calibre pour vérifier que c’est bien le cas :

Évidemment, je me suis demandé pourquoi Zombie Island n’avait pas eu de DRM et que le bouquin de Guillon en était pourri et je pense que les éditeurs doivent le négocier à un moment ou un autre avec la Fnac. Et évidemment, ces truffes jouent le jeu… Dommage pour les clients !

Ma conclusion est donc simplement une suite logique de ce que j’avais déjà tenté d’expliquer là… Le DRM encourage le téléchargement illégal, c’est certain. Quand on ne peut pas lire ce qu’on a acheté légalement, et bien les fois d’après, on ne se fait plus chier et on va directement le télécharger illégalement.

Et le second point, c’est que le DRM fait perdre des clients. Car en ce qui me concerne, après cette trahison (ou ce vol, appelez ça comme vous voulez), la Fnac n’est pas prête de revoir mon N° de carte bleue, que ce soit pour des machins dématérialisés (musique ou livre) ou physiques (livre, DVD, machine à laver et que sais-je encore ?).

Un tel niveau de mépris pour ses clients est juste inacceptable !

Bravo la Fnac, bravo les éditeurs, continuez comme ça à faire chier le monde avec vos mesures anti-copie de merde. En ce qui me concerne, j’ai la chance de savoir contourner cette protection, mais je me mets à la place de vos clients qui comme moi ont eu confiance en vous, et qui n’ont pas les compétences techniques pour cracker ce DRM. Tout ce qu’ils peuvent ressentir c’est de la haine, surtout que le service client s’en contrefiche royalement…

Faites gaffe donc si vous comptiez acheter des ebooks sur la Fnac… C’est juste la baise si vous avez un autre lecteur que le FnacBook. D’ailleurs, à propos du FnacBook, certains m’ont demandé par mail et twitter, ce que j’en pensais… Je l’ai testé il y a quelques temps et même si l’écran tactile est sympa (mais gadget), celui-ci est juste très très bof au niveau de l’écran. Ce dernier est hyper pâle, ça manque grave de contraste à s’en faire mal aux yeux. Bref, je le déconseille fortement en tout cas dans sa version actuelle…

A bon entendeur, salut !

[Photo]