J'ai lu "Menace sur nos libertés", le bouquin de Julian Assange et de Jeremie Zimmermann
Ce week-end, j’ai acheté et lu d’une traite le livre “Menace sur nos libertés : Comment Internet nous espionne, comment résister”. Pour ceux qui auraient passé l’hiver dans une grotte en Afghanistan, ce livre, c’est celui de Julian Assange, Jacob Appelbaum, Andy Müller-Maguhn et l’ami Jérémie Zimmermann.
Bon, Julian Assange, vous le connaissez puisque c’est lui qui a mis la zone IRL avec son site Wikileaks
Jérémie Zimmermann, vous en avez aussi surement entendu parler. C’est ma rockstar à moi, le cofondateur de la Quadrature du Net qui fait un boulot formidable pour informer sur le logiciel libre et lutter contre toutes les lois liberticides que les gouvernements nous pondent toutes les semaines.
Ensuite, les 2 autres zigotos, c’est Jacob Appelbaum qui participe très activement au projet TOR et Andy Müller-Maguhn du CCC (Chaos Computer Club), le plus ancien et le plus célèbre des regroupements de hackers.
Le livre fait 245 pages, mais comme je l’ai lu en version électronique, je ne saurai pas vous dire s’il est épais ou non. Par contre, une chose est sûre, c’est que c’est très agréable à lire puisqu’il s’agit d’une conversation ouverte entre nos 4 compères retranscrite à l’écrit. On a l’impression d’être avec eux dans la même pièce et d’écouter les mots qui sortent directement de leur bouche.
Maintenant de quoi ça parle ?
Et bien ça parle tout simplement du laisser-aller dont nous faisons tous preuve en confiant nos données personnelles sur la toile à des tiers, principalement américains. Ça parle de Facebook, de PayPal, de Google, mais aussi et surtout des agences de renseignement comme le FBI ou la CIA qui n’hésite pas à aller se servir dans ces bases. Ça parle du choix que nous avons et que nous ne faisons pas, de conserver nos données à l’abri de ces yeux étrangers trop curieux.
Ils y parlent des outils que possèdent les gouvernements pour enregistrer toutes les communications électroniques (voix, SMS, emails), des recoupements de fichiers qui sont faits, de la censure, des pressions politiques, de la folie des ayants droit, et des risques que nous prenons à trop faire confiance à toutes ces sociétés…
Surtout, ce livre nous montre la direction qu’est en train de prendre le monde.
Je dois dire que ça m’a remué un peu. J’aborde de nombreux sujets sur ce site, et j’essaye de les varier au maximum… Je parle ici très souvent de logiciels libres, d’anonymat, de lois liberticides et des risques qu’il y a à confier ses data chez x ou y, mais je parle aussi de Facebook, de logiciels propriétaires, ou de services clouds sympas.
Quand je fais ça, j’essaye autant que faire se peut d’expliquer que même si tel ou tel service est cool, les données partent on ne sait où, et qu’il faut en avoir conscience. Par exemple, Facebook est un outil formidable, à condition de ne pas y mettre sa vie. Dropbox est un outil génial à condition de ne pas y mettre des données trop perso.
Mais en lisant ce bouquin, je me suis rendu compte que je considérai peut-être un peu trop cela comme acquis par les gens qui me lisent. Quand je dis “Cela”, je parle de l’importance de ne pas confier des données personnelles sensibles à des sociétés qui nous considèrent comme le produit (puisque c’est gratuit), de l’importance de soutenir et d’utiliser des logiciels libres pour garder le contrôle, de l’important d’autohéberger ou à minima héberger en France ses données, de chiffrer ses communications…etc.
Comme beaucoup de monde, j’ai moi aussi de très mauvaises habitudes. J’ai donc commencé depuis hier à faire le ménage dans les services tiers que j’utilise. J’ai commencé à auto héberger certains trucs, à relocaliser sur le sol français d’autres choses, à chiffrer certaines connexions…etc. Je ne vais pas m’étendre là dessus dans cet article, car je n’ai pas encore fini tout ce que j’ai prévu de faire, mais comptez sur moi pour partager avec vous ces gros changements dans ma vie numérique. J’ai l’impression d’être un fumeur qui est en train d’arrêter la clope. Je perds pas mal de confort, je dois m’habituer à de nouveaux outils, je dois tout reprendre de zéro. Pas simple, mais je pense que c’est faisable… En tout cas, je vais essayer en sacrifiant le moins de confort possible. Ça va, je ne pars pas de trop loin non plus, mais j’ai quand même pas mal de petites choses à améliorer…
Ce livre fait du bien, car il permet de clarifier les choses, de remettre du bon sens dans ses habitudes et permet surtout d’avoir un regard plus global sur tout le merdier de fichage, de contrôle et de censure qui se profile à l’horizon. Je vais m’arrêter là pour cet article et je vous invite vraiment à le lire de toute urgence !