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Korben, roi d’internet, logo bébé avec des lunettes en mode thug life

Quelques conseils aux voyages activistes

Un juge fédéral de New York vient d’autoriser les autorités à saisir sans fournir de raison légale, l’ordinateur de n’importe qui passant la frontière.

Si votre tête ne revient pas à l’agent des douanes ou s’il pense que vous cachez quelque chose, il vous prendra votre ordinateur, vos clés USB…etc., fera une copie de tout ce qui s’y trouve et l’enverra dans un centre d’analyse. L’image disque sera alors analysée par une machine à la recherche d’activité criminelle. S’ils ne trouvent rien, ils vous renverront l’ordinateur au bout de quelques semaines.

Chouette non ?

Les terroristes sont en première position des raisons officielles invoquées suivis de prêt par les pédophiles, mais ne nous y trompons pas. Si on regarde les saisies qui ont déjà eu lieu, aux États-Unis  ce sont le plus souvent des activistes qui sont visés. Par exemple David House, un chercheur du MIT qui se bat pour Bradley / Chelsea Manning en récoltant de l’argent pour sa défense, en a fait les frais et s’est vu confisqué son ordinateur lors de son retour de vacances du Mexique.

Vous vous dites surement que vous n’avez rien à cacher et que ce n’est pas vous qui serez ciblé, mais il suffit que vous ayez un proche qui soit sur une liste, que vous ayez écrit quelques trucs qui ne plaisent pas sur le net, que vous soyez un entrepreneur avec peut être des secrets industriels, un journaliste avec des sources à protéger ou que vous ayez simplement une sale gueule qui ne revient pas au super douanier et le tour sera joué. Vous n’en connaitrez même pas les raisons et n’espérez pas vous plaindre à quelqu’un (qui ? Obama ? ^^).

Notez qu’en Angleterre, il y a eu la même chose, avec David Miranda, le mari du journaliste Glenn Greenwald qui a révélé l’affaire Snowden. Celui-ci s’est fait confisquer son laptop et interrogé lors de son arrivée à Heathrow en août de cette année.

Du coup, si vous devez voyager, je vous recommande vivement de voyager léger. Voici mes quelques conseils :

  • Évitez de prendre un laptop
  • Si vous le devez vraiment, prenez un netbook, virez le disque dur et mettez une distrib Tails sur une clé USB.
  • Virez-moi ces autocollants de tête de mort de hacker et ce fond d’écran Wikileaks.
  • Prenez un téléphone qui n’est pas celui que vous utilisez d’habitude et qui n’a jamais rien contenu de sensible (genre tout neuf).
  • Pensez à le remettre à zéro (ainsi qu’à formater la carte SD dedans) juste avant de monter dans l’avion.
  • Une fois passé la frontière, vous pourrez le reconfigurer avec vos paramètres, ça ne vous prendra que 10 min.
  • Si vous devez trimballer des fichiers, stockez-les sur un serveur sécurisé en ligne et récupérez-les une fois que vous êtes de l’autre côté (en passant par votre VPN bien sûr)
  • Les mots de passe, ça se garde dans la tête uniquement.
  • Si vous voulez mater des films dans l’avion, matez-les sur votre téléphone et faites un reset de celui-ci juste avant d’atterrir.
  • Le chiffrement c’est bien mais c’est louche et on pourra toujours vous faire cracher le mot de passe.

Gardez bien en tête que si vous laissez trainer votre matos dans la chambre d’hôtel ou si on vous le confisque même que quelques minutes à l’aéroport, des mouchards peuvent être placés dedans à votre insu (matériel ou logiciel). Donc une fois, de retour au bercail, n’utilisez plus ce matériel. Ce sera du matos « spécial voyage » uniquement qui servira juste à passer quelques coups de fil et consulter la météo une fois sur place.

N’oubliez pas que out ce que vous faites, laisse des traces donc si vous êtes journalistes ou activiste, évitez d’emmener un disque USB ou des cartes SD même formatés ayant contenu des fichiers sensibles. Préférez du matos neuf (et donc vierge).

Voilà pour ces quelques conseils que je peux vous donner pour passer peinard les frontières. C’est beaucoup de contraintes, mais au final, je me suis rendu compte que pour des vacances (ou même un voyage de boulot), un appareil photo traditionnel ainsi qu’un téléphone bas de gamme suffit largement pour faire tout ce qu’on a à faire. Si d’un coup, le besoin urgent d’avoir un ordi portable à dispo se fait sentir, vous pourrez toujours trouver quelqu’un qui vous prêtera le sien et que vous pourrez booter avec Tails.

En un mot, voyagez à poil !

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