Atlas, le robot breakdancer qui va tous nous mettre au chômage
Si vous avez déjà été en soirée avec moi, vous savez que j’adore impressionner la galerie avec mes figures de breakdance sur la piste de danse du samedi soir. Et bien aujourd’hui, c’est la mort dans l’âme que je vous annonce que j’arrête ma carrière de danseur car la concurrence est trop rude ! En effet, Atlas, le robot humanoïde de Boston Dynamics, vient de publier en vidéo sa candidature pour le prochain Danse avec les Stars de 2026, ce qui réduit mes chances à néant.
Comme vous pouvez le voir, Atlas est maintenant capable de faire différents mouvements plutôt complexes. La vidéo nous montre une progression impressionnante, d’abord une simple marche, puis une course fluide où le robot penche son corps en avant exactement comme un athlète humain. Ensuite, on le voit se déplacer à quatre pattes, exécuter une roulade avant sur l’épaule, puis enchaîner avec un poirier parfaitement maîtrisé et même des figures de breakdance qui feraient pâlir d’envie n’importe quel danseur de rue. Et pour couronner le tout, un salto latéral qui semble défier les lois de la physique !
Rien à voir donc avec les générations précédentes d’Atlas… D’ailleurs, le salto latéral final fait même hurler de délire les chercheurs à grosses lunettes qui assistent à la démonstration. Incroyable ! Je suis bluffé. Faut dire que le robot dispose d’articulations avec rotations complètes et que ses modules, de plus en plus miniaturisés sont capable de fonctionner sans fil. On est loin du C-3PO rigide et maladroit de StarWars…
Bref, quand Donald verra ça, il voudra à coup sûr leur mettre un très très gros fusil dans les mains pour aller combattre les très très méchants Groenlandais.
La bonne nouvelle c’est que Boston Dynamics s’associe avec Nvidia pour utiliser Isaac Lab comme environnement d’apprentissage virtuel pour les robots, avec derrière des modèles d’IA multi-modaux. Cette collaboration permet à Atlas d’exploiter la puissance de la plateforme de calcul NVIDIA Jetson Thor, spécialement conçue pour les applications robotiques avancées. Grâce à sa taille compacte et ses performances élevées, Jetson Thor permet à Atlas d’exécuter des modèles d’IA complexes qui fonctionnent parfaitement avec les contrôleurs de Boston Dynamics. C’est le top pour faire entrer ce tas de métal et de fils dans une autre dimension, à l’aide notamment de ce qui s’appelle de “l’apprentissage par renforcement”.
Et si les noms vous semblent familiers (Thor, Isaac, GR00T), rassurez-vous, les ingénieurs de NVIDIA sont apparemment aussi fans de Marvel que vous et moi. Sauf qu’eux, ils ont le budget pour nommer leurs projets en conséquence.
L’apprentissage par renforcement consiste ici à capturer les mouvements humains et à s’en servir comme base de référence, puis à effectuer des essais pour récompenser ou “punir” le robot selon s’il y arrive ou non. Un peu comme quand vous apprenez à votre chien à faire le beau, sauf qu’ici les friandises sont remplacées par des lignes de code et que le chien pèse 80 kg. Concrètement, le robot reçoit des “points” virtuels lorsqu’il se rapproche du mouvement humain de référence, et en perd lorsqu’il s’en éloigne. Ça permet un apprentissage très rapide, bien plus efficace que si je tentais d’apprendre le moonwalk en suivant des tutos YouTube pendant des mois.
Boston Dynamics et le Robotics and AI Institute de Hyundai ont également collaboré pour collecter des données de comportement physique humain par capture de mouvements, ce qui explique pourquoi Atlas parvient désormais à réaliser des mouvements si fluides et naturels.
D’ailleurs, une autre vidéo montre l’un de ces robots sur une chaine d’assemblage automobile et Hyundai dit vouloir commencer les tests d’ici fin 2025. L’avantage de ces robots, c’est que leur forme humaine leur permet de s’insérer rapidement dans des environnements conçus pour l’humain et d’utiliser des outils que nous pouvons nous même utiliser. Logique et terriblement plus efficace que d’autres robots qui ressemblent plus à de grosses coccinelles ou à des bras géants.
Les applications industrielles sont particulièrement prometteuses, notamment dans des environnements dangereux ou complexes. Atlas pourrait bientôt manipuler des pièces lourdes, effectuer des inspections dans des zones à risque, ou même réaliser des opérations de maintenance précises que seuls des humains qualifiés pouvaient exécuter jusqu’à présent. Et bien sûr, il ne demandera jamais d’augmentation ni de RTT.
Maintenant, reste à savoir si nous sommes prêts pour un monde où les robots feront tout ce que nous pouvons faire, en mieux et pour moins cher. Perso, oui parce que j’ai tellement de taf dans le jardin, qu’un robot qui fait de la tronçonneuse ou passe à la grelinette mon potager, ce serait le pied !
À voir comment les prochaines générations d’Atlas évolueront, mais une chose est sûre, Boston Dynamics et NVIDIA nous montrent que la frontière entre science-fiction et réalité se réduit chaque jour. Reste à espérer qu’Atlas n’apprenne pas à faire de la Air Guitar sous la douche ou à jouer à SimCity 2000, sinon je n’aurais vraiment plus rien à apporter à l’humanité.