William Alsup - Le juge qui développait
En ce moment, Google et Oracle sont en plein procès pour des questions, vous vous en doutez, de brevets. Pour le petit résumé, Oracle accuse Google de ne pas lui payer de licence pour l’utilisation de la machine virtuelle Java intégrée à Android et répondant au doux nom de Dalvik.
À cela Google répond qu’il n’utilise que des parties libres de Java pour Dalvik. Mais Oracle n’est pas d’accord et brandit un mail interne de chez Google qui demande à ses ingénieurs de trouver une solution alternative à Java pour justement ne rien devoir à Oracle. Après des jours de procès, pour le moment, c’est Oracle qui a l’avantage, puisque Google est reconnu “partiellement” coupable. “Partiellement” puisqu’il reste encore à déterminer si l’utilisation qu’à Google, de Java est une utilisation raisonnable ou s’ils ont vraiment pillé le code de la VM d’Oracle.
Pour se défendre, Google mise tout sur le fait qu’une API ne peut pas être brevetée… ce qui est, pour le moment, la question encore en suspend.
Bon, si je vous parle de tout ça, c’est parce qu’il y a un truc amusant dans ce procès. En effet William Alsup, le juge chargé de l’affaire est développeur à ses heures perdues. Ça parait dingue et c’est pourtant vrai puisqu’il a repris vertement l’avocat d’Oracle sur un point technique concernant les rangeCheck. Voici la citation du juge, traduite par Developpez.com :
> “J’ai, et je continue, à faire du développement dans d’autres langages. J’ai écrit par le passé un millier de fois des blocs de codes du niveau de rangeCheck. J’aurais pu le faire. Vous pourriez le faire vous-même », a ainsi lancé le juge à une salle estomaquée. « Vous ne pouvez pas sérieusement affirmer que copier cela a accéléré l’arrivée sur le marché d’Android. Vous êtes un des meilleurs avocats d’Amérique, comment pouvez-vous imaginer avancer ce genre d’argument ?.
**RangeCheck ! Tout ce que ça fait c’est de s’assurer que les nombres que vous rentrez sont bien dans une certaine fourchette pour leur appliquer un traitement spécifique. […] Un étudiant pourrait le faire ! “.
L’avocat d’Oracle étant largué sur la question s’est complètement fait moucher et a reconnu ne pas être expert en Java.
Marrant non ? Pour une fois qu’un juge s’y connaît un peu en technique, c’est bien de le souligner ! Je vous rassure, il a aussi pourri la gueule de l’avocat de Google parce que ce dernier s’était levé sans son autorisation…
Bref l’a l’air funky ce procès :-)
Et si Oracle gagne, cela signifie 2 choses :
- Que Google devra payer la licence (et rétroactivement aussi j’imagine)
- Que Google cherchera probablement une porte de sortie, soit financière pour compenser le coût des licences, soit technique, pour épurer Dalvik des parties sous licence Oracle…
À suivre donc…