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Avec WriteReader les enfants apprennent à lire en créant leur propre livre

Dans la plupart des cas, nos enfants et nous-mêmes (il y a bien looooongtemps dans votre cas, moi je reste éternellement jeune) avons appris à lire lettre par lettre puis en mélangeant ces dernières pour former des mots, etc. Le truc classique quoi. Pour l’équipe de WriteReader ce n’est pas ce qu’il y a de plus motivant pour l’enfant ni de plus efficace et quelques études semblent aller dans ce sens.

Plutôt que de suivre une série prédéterminée de leçons, l’équipe derrière le site pense qu’il est intéressant de laisser les enfants apprendre de la même manière qu’ils le font avec la parole : en pratiquant de manière ludique, en faisant des erreurs et en les corrigeant a posteriori. Ce qui se traduit en pratique par laisser les enfants créer des textes autour de leurs passions et les laisser écrire/lire/écouter (l’audio de leur création est disponible en même temps) tant qu’ils en ont la motivation plutôt que de les arrêter à chaque faute commise. En gros laisser les petits exprimer tout ce qu’ils veulent puis les corriger et comparer afin qu’ils apprennent de leurs erreurs.

Les professeurs sont d’ailleurs la première cible, même si les parents et autres éducateurs peuvent aussi s’en servir bien entendu. Via des guides et plans à suivre, diverses ressources (comme des idées de sujets à aborder, une banque d’images …), des conseils d’écriture et une inscription rapide, chaque prof peut démarrer rapidement une session sur le site et avoir la main sur sa classe via un tableau de bord (options de confidentialités, gestion des membres et des commentaires …).

À noter qu’aucune info personnelle n’est demandée, le professeur partage un code d’accès spécifique avec ses élèves et seul un nom d’utilisateur est demandé. Pas d’obligation de renseigner les noms des enfants, pas de publicités et pas d’accès par des personnes extérieures. L’environnement est également fait pour aider les enfants à être les plus créatifs possible, notamment avec la possibilité d’ajouter des images (libre de droits) issues de Pixabay, etc.

Co-fondé en 2012 par l’auteur et professeur Janus Madsen (qui a reçu le prix de la « Meilleure ressource pédagogique de l’année » par le gouvernement danois), WriteReader a été rejoint au fil des mois par plusieurs chercheurs ce qui a permit de lancer une appli iPad ayant remporté de nombreux prix. Cette application a laissé place à une version accessible via simple navigateur (et donc depuis tout type d’appareils : téléphone, tablette ou ordinateur), existe en plusieurs langues et compte plus d’un million de livres digitaux créés par les 3 à 10 ans (parce qu’avant 3 ans aucun enfant n’a accès à Internet de toute façon). Notez que si l’interface est en anglais, vous pouvez utiliser le service en écrivant en français. Ce n’est pas limitant.

Un autre intérêt est de montrer aux enfants que les mots peuvent avoir un impact. En permettant aux professeurs de partager leurs créations avec la famille ou les amis, ils peuvent voir les réactions de ceux-ci et se rendre compte du retour que leur livre peut avoir sur d’autres personnes.

Interface générale WriteReader

Ce qui est cool avec WriteReader c’est que c’est vraiment adapté aux gamins. J’ai vu par exemple une leçon basée sur l’expression des émotions via emojis, afin d’aider les élèves à progresser dans leur apprentissage socioémotionnel et le développement de leurs compétences littéraires en même temps. Il y a aussi une leçon tournant autour du fair-play, une autre sur la gentillesse (illustrée par les personnages de Sesame Street). Après cela s’adresse aux plus petits donc ne vous attendez pas à trouver de quoi écrire un Nobel, il faut plutôt voir ça comme une manière ludique de les intéresser à l’écriture et la lecture. Si j’en crois mon expérience, attendez vous à lire beaucoup de choses sur les dinosaures ou les pokémons 😉

Enfant lisant un livre WriteReader

De plus la solution existe sous forme SaaS en marque blanche. Il est donc possible pour les écoles ou n’importe quel type de communautés (marques, clubs sportifs, associations …) d’installer le service sur son site et permettre aux élèves ou fans d’y accéder tout en gérant elles-mêmes l’environnement (banque d’images, utilisateurs, gestion des partages …). Quasi 50% des écoles danoises utilisent d’ailleurs le système via la version mise à disposition par la maison d’édition Gyldendal (la plus grosse au Danermark). L’équipe de foot suisse des BSC Young Boys propose à ses jeunes fans de créer du contenu autour de leur équipe préférée.

WriteReader est encore gratuit pour quelques mois, mais une grille tarifaire est prévue en 2020, donc si vous voulez tester c’est le bon moment ! Je vous laisse, c’est l’heure pour moi mes enfants d’aller faire la leçon Sesame Street.


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