Diminuer le coût du dessalement de l'eau de 90%

par Korben -

Des scientifiques russes auraient conçu une méthode permettant de dessaler l’eau à un coût bien inférieur à ce qui se fait actuellement. Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle comme vous allez le voir.

D’ailleurs si vous ne le savez pas encore le dessalement (ou désalinisation) n’est pas forcément l’action de retirer le sel d’une eau de mer ou d’une eau impropre. Oui le nom est trompeur. Ce serait plutôt le fait d’extraire de l’eau douce de n’importe quel autre type d’eau. Pour tout savoir sur le sujet, je vous renvoie vers Wikipédia qui est assez complet sur le thème.

Les 2 problèmes majeurs du processus sont qu’il coûte assez cher et qu’il consomme pas mal d’énergie. Pas top à une période de l’Histoire ou faire du pognon et essayer de préserver les ressources sont souvent mit en avant. Et comme l’on sait que se procurer de l’eau potable est déjà source de problème aujourd’hui pour 2 milliards de personnes, des chercheurs de l’Université fédérale de Sibérie ont décidé de faire chauffer leurs méninges sur le sujet (il caille tellement là-bas que tout moyen de chauffe est bon à prendre).

Leur solution agit sur 2 paramètres différents du principe de dessalement actuel : elle n’utilise plus de produits chimiques (chlore & co) et réduit les coûts énergétiques dus au fait de chauffer l’eau impropre à la consommation. Or on sait que pour chauffer l’eau il faut de l’énergie (souvent fossile) qui génère une certaine pollution. On a donc de l’eau potable pour survivre, mais ça se fait au détriment de l’air que nous respirons. Pour améliorer le système actuel, les principales initiatives jusqu’ici étaient d’essayer de remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables.

Les auteurs de l’étude ont été plus loin en développant une technologie de production d’eau douce via cavitation, phénomène au cours duquel des vides (microbulles de cavitation) se forment dans un liquide sous pression négative. Lorsque ces microbulles “implosent”, elles génèrent de la chaleur et/ou provoquent une onde de choc qui brise les particules solides que sont les impuretés (sel et autres). Ne reste alors qu’à récupérer les molécules d’eau propre et laisser s’écouler le reste.

S’il est un peu complexe à expliquer, le principe en lui-même n’est pas neuf puisqu’il est déjà connu et appliqué sous diverses formes en hydrodynamique (moteur à hélice, turbine …) et même en esthétique (lipocavitation).

L’avantage de cette nouvelle méthode est donc de ne plus utiliser de produits chimiques et de limiter la quantité d’énergie nécessaire, ce qui permet de gagner environ 90% des coûts totaux sur l’opération. Gain d’argent, gain pour l’environnement. Enfin presque, il reste encore à trouver quoi faire des eaux usées qui restent en fin de parcours. Mais ça, ce sera le combat d’un autre jour et de toute façon on n’a pas encore de solution viable actuellement (de nos jours tout est rebalancé dans la mer ou dans le sol, au calme).

En tous cas leur découverte est déjà en cours d’exploitation à Nizhny Novgorod, l’une des plus grandes villes de Russie. Reste à espérer que tout se passe bien et que cela se popularise dans les endroits où les gens crèvent de soif.

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