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La vidéo verbalisation – Le premier pas vers un Etat policier ?

Hier, j’ai vu un petit reportage sur un nouveau procédé de verbalisation dont les maires sont de plus en plus friands : La vidéo-verbalisation.

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais il y a quelque temps, la France est devenue un vaste champ de caméras de surveillances qui étaient destinées (on nous les a vendus comme ça) à dissuader les criminels et surtout à retrouver ces derniers lorsqu’un crime ou un délit était commis… Bien qu’on ne sache pas finalement si ces caméras ont un réel impact sur la criminalité.

Mais les Maires d’Aix-en- Provence, Marseille, Nice, Chartres, Saint-Mandé, d’Asnières-sur-Seine, de Puteaux et bientôt de Paris ont décidé d’aller encore plus loin et d’utiliser ces mêmes caméras de manière active. Maintenant, ils collent des policiers derrière chaque caméra et ces derniers sont chargés de mettre des amendes aux automobilistes qui ne respectent pas les stops ou les feux rouges, les limitations de vitesse, les distances de sécurité, ou encore les voies de bus, le stationnement gênant ou qui ne payent pas leur péage.

Un esprit un peu simpliste pourrait se dire : « Oh, c’est bien comme ça, ça dissuadera les méchants automobilistes de faire n’importe quoi« .

Mais, moi je vois qu’avec la vidéo verbalisation, une étape importante vient d’être franchie dans l’utilisation de ces caméras. Elles sont passées du stade de la surveillance simple au stade de la répression. Pour le moment, ce sont les mauvais automobilistes, mais je me demande ce que ça sera après…

Il y a maintenant des humains derrière les caméras. C’est-à-dire que pour coincer 1 personne en infraction, les policiers en observent des centaines. Ils vous voient marcher dans la rue, ils voient les personnes avec qui vous êtes, ils voient ce que vous êtes en train de faire et cela que vous soyez innocent ou coupable. Bon, ce sont des agents assermentés donc ils en ont le droit, mais j’imagine que dans des villes de taille moyenne, ils tomberont rapidement sur des gens qu’ils connaissent… Un voisin, un ami, un « client »…peu importe.

Bonjour le respect de la vie privée.

Je me sais filmé quand je sors dans la rue, mais jusqu’à présent, je me disais que c’était juste « enregistré » et visionné uniquement au cas où il se passerait quelque chose de grave. Mais maintenant, il y a des yeux humains qui scrutent nos vies en permanence dans certaines rues.

Je trouve ça vraiment malsain.

Mais ça, ce n’est rien comparé à ce qu’on peut faire avec un bon logiciel. En effet, il existe depuis un petit moment maintenant des logiciels capables de suivre les déplacements des gens et de leurs véhicules de caméras en caméras, de reconnaitre un visage et de donner le nom d’une ou plusieurs personnes et surtout de recouper ces informations avec les fichiers déjà accessibles par la police ou les services de renseignement.

Quand l’État ou les Maires auront remplacé ces paires d’yeux par ces petits logiciels, ce sera encore plus délirant puisqu’à chaque fois que vous mettrez un pied dehors, l’ordinateur sera capable de dire si vous êtes recherché par la police, si vous avez fraudé le fisc, si vous êtes sans-papiers, si vous avez téléchargé illégalement, si vous avez déjà été arrêté et pourquoi, mais aussi quelles personnes vous avez côtoyées dans la rue ou la liste des endroits où vous vous êtes rendu. On se rapproche d’un Facebook policier IRL et l’avantage c’est qu’on n’aurait même pas besoin de s’inscrire.

Oui, du pur Orwell qui est déjà parfaitement réalisable sur le plan technique, mais pas encore déployé à grande échelle dans notre pays. Une fois encore, les simplets diront : « Si on a rien à se reprocher, on n’a rien à craindre« .

Oui, ça, c’est la belle théorie que nous vend TF1. Mais même si vous n’avez rien à vous reprocher maintenant, vous pourriez avoir quelque chose à vous reprocher demain. Et je ne parle pas forcement de crime ou de délit. Vous pourriez par exemple participer à une manif, parler à la mauvaise personne ou simplement ressembler à un autre (faux positif) et hop, en rentrant chez vous, la police vous attendra avec le listing de vos déplacements sur les 6 derniers mois que vous devrez justifier. On ne sait pas de quoi sera fait l’avenir… Et on peut tout imaginer… Je vais prendre un exemple des exemples extrêmes un peu tirés par les cheveux (quoique…), mais imaginons que demain, un petit extrémiste prenne le pouvoir et déclare qu’être noir, ou homosexuel ou porter la moustache soit un délit. Et bien, on regrettera tous d’avoir laissé faire.

Nous serons tous reconnus et pistés dans les années à venir, qu’on le veuille ou non. Ces technologies sont simplement des barreaux de prison dans lesquels on nous enferme progressivement. Ensuite, qui osera manifester, se rebeller, résister, lancer une « révolution » ou simplement être lui-même s’il se sait surveillé par la police en permanence.

Personne, je pense.

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