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Korben, roi d’internet, logo bébé avec des lunettes en mode thug life

Le piratage serait sans effet sur les ventes légales de films, musique…etc

La civilisation humaine s’étant bâtie en grande partie sur des mythes et des légendes, il n’est pas rare d’en trouver encore à notre époque où pourtant la science est reine. Parmi les mythes récents, on trouve bien sûr ceux chers aux climatosceptiques, mais aussi le fameux changement de couleur de la piscine quand vous faites pipi dedans, l’existence du Yéti ou celui qui dit qu’au cours de votre vie, vous avalez je ne sais combien de kilos d’insectes en dormant.

Mais mon préféré reste celui qui dit que le piratage fait baisser les ventes de films, de musique…etc.

En effet, on vient d’apprendre qu’en 2014, la Commission Européenne a payé 360 000 euros à un cabinet de consulting pour un rapport établissant les effets du piratage sur les ventes. Finalisé en mai 2015, ce rapport de 300 pages que vous pouvez consulter ici, nous apprend sans surprise, qu’il n’existe aucune preuve pouvant soutenir l’idée que le piratage a un effet négatif sur les ventes de contenus copyrightés. Et évidemment, il n’existe pas non plus de preuve prouvant le contraire, c’est-à-dire que le piratage a un effet positif sur la vente de contenus.

Julia Reda qui représente le Parti Pirate au parlement Européen a eu vent de l’affaire et a publié une demande auprès de la Commission Européenne pour avoir accès à ce rapport resté confidentiel. En gros, ce qu’on peut y lire, c’est qu’aucune preuve statistique ne permet d’établir qu’il y a un lien de cause à effet entre le piratage et les ventes de films ou de musique de manière globale, mis à part pour une poignée de gros films ou séries à succès (les fameux blockbusters). Pour ces derniers, il y aurait pour 10 blockbusters piratés regardés, 4 de moins regardés légalement. Cela veut dire que dans le cas des blockbusters uniquement, il y a un effet de déplacement du légal vers l’illégal de 40%.

Autrement pour tout le reste, ce qui doit représenter 99,999 % du marché de la culture et du divertissement, il n’y a rien qui puisse prouver que cela impacte négativement ou positivement les revenus des ayants droit. Comme si le piratage et la vente légale étaient 2 concepts étrangers l’un à l’autre, sans aucun lien…

Bref, le mystère reste entier et le mythe risque de perdurer encore un petit moment, mais si ce qui est véritablement intéressant ici, c’est que durant 2 ans, ce rapport est resté secret et on ne sait pas vraiment pourquoi. Même si je vous avoue, j’ai bien quelques petites idées.

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