Une question de point de vue
J’écris sur le net depuis 1997. Des choses légères, des choses techniques, des choses idiotes et parfois des choses engagées. Je m’expose, je donne mon avis quand j’en ai un, je partage, j’échange, je taquine, je tente des trucs et j’aime découvrir de nouveaux points de vue tel un astronaute qui découvrirait la face cachée d’un astre. Même si je reconnais être, comme tout le monde, dans ma bulle virtuelle souvent confortable, il m’arrive régulièrement d’être chahuté en mon for intérieur par des voix ou des idées nouvelles pour moi qui petit à petit font leur chemin.
Ce que je ne comprenais pas avant de par mon éducation, mon environnement, mes fréquentations, j’arrive maintenant en partie ou totalement à le comprendre en m’ouvrant et en écoutant ces voix qu’il m’arrivait d’ignorer avant. Et je sais que je ne suis pas le seul qui fait ce travail de prime abord pénible (qui aime voir ses certitudes s’effondrer ?), mais tellement enrichissant personnellement et qui d’une certaine manière nous fait tous grandir et nous fait tous évoluer collectivement en tant que société.
Toutefois, j’ai un certain nombre de valeurs qui sont inébranlables. Pour la faire courte, je suis humaniste, au sens où mes valeurs sont le partage, la main tendue, l’instruction, la discussion, la liberté, la rationalité et j’essaye de voir le bon chez les autres, même si je reconnais que ce n’est pas toujours facile.
Nul n’est parfait et il faudrait être un robot pour ne jamais s’emporter, ou se fermer temporairement à l’autre parce qu’on souffre aussi, on galère aussi, on en chie souvent. Mais la peur, la haine, l’intolérance et la violence sous toutes ses formes, sont des sentiments que je rejette systématiquement. Du mieux que je peux en tout cas. Tout d’abord parce que ça ne rentre pas dans ma façon de voir la vie, mais surtout parce que ça alourdit le cœur et l’esprit et ça empêche de vivre correctement, de réfléchir, ça étouffe et ça rend triste. Alors au diable ces mauvais sentiments et même si parfois ils sont durs à refouler (je suis humain après tout), ce serait céder à la facilité que de les laisser me pourrir l’esprit.
Il ne se passe pas un jour en regardant mes flux sociaux, en lisant les sites d’actu, en me promenant dans la rue, où je ne suis pas triste, révolté ou profondément indigné par tant d’injustices. Je parle bien sûr de la corruption de nos “élites”, des abus de pouvoir de certains, de la justice qui parfois me semble fonctionner à l’envers, des gens qui fuient la guerre et à qui on ferme la porte avec tellement de violence, de cette nature qu’on détruit sans penser à demain, de ces libertés qu’on nous restreint, de la souffrance des gens et de cette misère, cette pauvreté qui s’installe chaque jour un petit peu plus dans notre pays, sur notre continent et dans le reste du monde. Je suis à la fois nauséeux, révolté, abattu et en même temps plein d’espoir. Espoir que je ne me résous pas à abandonner sur le bord de la route.
Être révolté ou en colère pour moi, ça ne veut pas dire se fermer aux autres et désigner des coupables parmi mes pairs. Ce n’est pas parce qu’eux iront mal ou auront moins de droits que moi, que j’irai mieux, que j’aurai un meilleur travail, plus d’argent, une meilleure santé et que ça ira mieux dans ma vie. Ce n’est pas comme cela que je vois les choses, bien au contraire.
Et c’est aussi pour partager avec vous ce sentiment d’injustice et distiller toutes les valeurs que je viens de vous énoncer, que parfois je partage sur les réseaux sociaux et plus rarement sur ce blog, ce que certains d’entre vous appellent de la “politique”. Je le fais parfois naïvement, je n’ai pas réponse à tout, et je place effectivement le bien et l’Être humain sur le devant, là où d’autres me présentent froidement des arguments à base de chiffres, de flux, de nationalités, de religions, de sexes, de handicaps ou de couleurs de peau. Bref, à des entités sans visage et sans nom qu’il faudrait reconduire, relocaliser, repousser, reléguer à un statut de sous-citoyen, exploiter ou que sais-je encore ?
On me reproche donc régulièrement de partager ce qui me révolte en ce bas monde.
Petit florilège…
On ne peut pas tous être d’accord, c’est certain. ;-))))
Mais ce que ne savent pas tous ces internautes qui sans me connaitre, trouvent que je “parle de plus en plus de politique”, c’est que je ne parle pas de politique (ou alors très peu). Non, je parle comme je l’ai toujours fait en ligne depuis 1997, d’êtres humains qui souffrent, de situations qui me dérangent ou qui m’interpellent, d’injustices, de magouilles, d’inégalités et j’en passe. Et aussi de Tech, parfois de cuisine, de programmes TV, de vidéos YouTube, de cinéma, de santé, de nature, de musique…etc. Bref, je parle ou plutôt j’écris depuis 20 ans sur des tas de sujets différents, avec mon point de vue (forcement) et mes mots.
Heureusement, ces gens qui veulent que les autres se taisent lorsqu’on donne un avis différent du leur, ne sont pas légion. Et les gens ouverts d’esprit acceptent que moi, comme d’autres, nous nous exprimions et nous partagions des choses qui ne sont finalement que des petites gouttent dans l’océan des valeurs de chacun. C’est d’ailleurs là toute la beauté d’Internet.
Et si j’écris cet article aujourd’hui, c’est pour dire une bonne fois pour toutes à tous ces gens qui n’acceptent pas que je m’exprime sur d’autres sujets que “la tech” (pour peu que ce terme veuille encore dire quelque chose), qui plus est lorsque je défends des valeurs qui sont opposées aux leurs, que je l’ai toujours fait et que je continuerai à le faire, peu importe le nombre de caractères qu’ils frapperont avec énervement sur leur clavier pour me dire que “ça n’a pas sa place ici”, “je ne te suis pas pour ça”, “tu ne sais pas de quoi tu parles”, “arrête de parler de politique”, “un média doit rester neutre”, “ton opinion d’islamo-gauchiste, tu te la gardes”… etc. Rien ni personne ne m’empêchera de m’exprimer en ligne (à part peut-être une coupure de ma connexion ADSL ;-)))
Quant aux autres, aux silencieux, à ceux qui lisent et qui comme moi veulent comprendre, confronter leurs idées, découvrir de nouveaux points de vue, et bien sachez que je suis et serai toujours ravi d’échanger avec vous sur mes différents points de vue et sur des valeurs qui ne sont peut-être pas les vôtres. On n’est pas des chiens, on peut discuter et échanger des points de vue avec respect sans se bouffer le museau.
Sur ce, je vous souhaite une excellente soirée.