Waymo - C'est un fait, les voitures autonomes sont plus douées que les humains
Vous le savez, les méchantes IA nous voleront surement bientôt nos jobs parce que la médiocrité nous habite collectivement. Et on ne pourra rien faire contre ça mais la bonne nouvelle, c’est qu’elles commencent déjà à nous sauver la vie sur la route.
Je sais, je sais, vous n’êtes pas encore assez solide mentalement pour confier le volant à une intelligence artificielle mais croyez-moi, ça se fait plutôt bien ! Et pour une fois, on a des chiffres pour le prouver puisque Waymo, la filiale de conduite autonome de Google, vient de révéler des stats qui font passer les humains pour des chauffards en puissance (ce que nous sommes, surtout les mecs).
En effet, une étude récente impliquant Swiss Re, l’un des plus grands réassureurs mondiaux, vient de révéler un fait qui je l’espère, va changer votre perception des voitures autonomes : sur 25,3 millions de miles parcourus (environ 40 millions de kilomètres), les voitures Waymo n’ont généré que 9 réclamations pour dommages matériels et 2 pour blessures corporelles. Pour mettre cela en perspective, les conducteurs humains auraient provoqué respectivement 78 et 26 réclamations sur la même distance.
Pour être encore plus clair, les voitures Waymo sont 88% moins susceptibles de provoquer un accident avec dommages matériels et 92% moins susceptibles de causer un accident avec blessures corporelles que la moyenne des conducteurs humains. Et le plus beau, c’est qu’elles surpassent même les conducteurs de voitures récentes équipées des systèmes d’aide à la conduite dernier cri (ADAS), qui sont déjà statistiquement plus sûrs que la moyenne.
Entre juillet 2024 et février 2025, Waymo a ainsi rapporté 38 accidents suffisamment graves pour déclencher un airbag ou causer une blessure. Sur ces 38 accidents, un seul était clairement la faute de Waymo. 3 autres étaient potentiellement attribuables au système, mais sans certitude.
Et les 34 autres ? Entièrement la faute des conducteurs humains !
Et ça, c’est peut-être le point le plus révélateur car la plupart des accidents impliquant une Waymo se produisent parce que le véhicule autonome respecte scrupuleusement les règles, tandis qu’un conducteur humain les enfreint. À ce stade, on devrait donc sérieusement considérer la possibilité que confier sa vie à un robot est statistiquement plus sûr que de monter dans la voiture de votre beau-père qui “connaît un raccourci” ou d’un Blablacar de random en 106 qui vient d’avoir son permis.
Pour rappel, Waymo détecte son environnement grâce à une combinaison de capteurs lidar, radar, et caméras haute définition qui scrutent dans toutes les directions en permanence. Du coup, contrairement à votre cerveau de primate qui s’est développé pour chasser des mammouths et pas du tout pour gérer un véhicule de 1,5 tonne lancé à 130 km/h, les algorithmes de Waymo ont eux été spécifiquement conçus pour cette tâche.
Les avantages sont nombreux :
- Pas de fatigue, de distraction, de SMS pendant la conduite
- Pas d’alcool, de drogues ou de médicaments dans le système
- Temps de réaction en millisecondes plutôt qu’en secondes
- Respect obsessionnel des limitations de vitesse et des distances de sécurité
- Vision à 360° sans angles morts
Comme le note Timothy B. Lee, un journaliste spécialisé : “La plupart des accidents de Waymo impliquent un véhicule Waymo qui respecte scrupuleusement les règles tandis qu’un conducteur humain les enfreint : excès de vitesse, griller un feu rouge, sortir de sa voie, etc.”
D’ailleurs, le meilleur exemple de la supériorité des systèmes autonomes est peut-être leur comportement lors d’accidents inévitables. Le premier accident mortel impliquant une Waymo s’est produit le 19 janvier à San Francisco. Une Waymo était arrêtée à un feu rouge, une autre voiture derrière elle. Un SUV conduit par un humain a percuté ces véhicules à grande vitesse, provoquant un carambolage impliquant six véhicules. Une personne est décédée et cinq autres ont été blessées.
Un autre accident majeur a eu lieu en octobre 2023, également à San Francisco. Une fois encore, une Waymo était arrêtée à un feu rouge. Un véhicule circulant en sens inverse a franchi la ligne médiane et a percuté un SUV arrêté à côté de la Waymo. L’impact a projeté le SUV contre la Waymo. Une personne a été gravement blessée.
Dans les deux cas, le véhicule Waymo avait pris la position la plus sûre possible et respectait parfaitement les règles. L’accident était entièrement dû au comportement imprudent ou illégal d’un conducteur humain.
Waymo va encore plus loin avec des fonctionnalités comme “Safe Exit”, conçue pour éviter les accidents lorsque les passagers quittent le véhicule. Selon la San Francisco Municipal Transportation Agency, les collisions avec des cyclistes lors de l’ouverture d’une portière sont la deuxième cause la plus fréquente d’accidents corporels graves ou mortels.
Et contrairement aux VTC avec chauffeur humain qui peuvent simplement rappeler aux passagers de faire attention, Waymo utilise son système de capteurs pour détecter activement les cyclistes ou autres usagers qui approchent, et avertit les passagers par des alertes audio et visuelles explicites. Le véhicule affiche même des icônes sur son lidar pour signaler aux autres usagers qu’une montée ou descente de passagers est en cours.
Ces données ont des implications majeures pour notre avenir. D’abord, pour les assurances automobiles car si les véhicules autonomes sont prouvés statistiquement plus sûrs, les primes d’assurance pour les conducteurs humains pourraient augmenter, tandis que celles des flottes autonomes diminueraient. C’est d’ailleurs pourquoi des réassureurs comme Swiss Re s’intéressent de près à ces données.
On peut aussi se mettre à rêver de villes où la plupart des accidents sont évités, où les embouteillages diminuent grâce à une circulation plus fluide et prévisible, et où le stationnement devient un problème du passé grâce à des véhicules qui se garent eux-mêmes ou continuent simplement à circuler pour transporter d’autres utilisateurs.
Et surtout, pour la sécurité routière mondiale, avec 1,35 million de décès sur les routes chaque année, le potentiel de vies sauvées est colossal. La conduite autonome pourrait rendre les routes aussi sûres que le transport aérien, où je le rappelle, les accidents mortels sont devenus extrêmement rares grâce à l’automatisation.
Malgré ces résultats impressionnants, y’a quand même encore plusieurs obstacles avant une adoption généralisée :
- L’acceptation du public : le fossé est énorme entre la perception des risques et la réalité statistique
- Les conditions difficiles : neige abondante, brouillard épais ou zones rurales sans cartographie précise restent problématiques
- Le cadre réglementaire : en France et en Europe, la législation avance à la vitesse d’un escargot asthmatique
- La cohabitation avec les conducteurs humains : ironiquement, le plus grand danger pour les voitures autonomes, ce sont… les conducteurs humains
Ce dernier point est crucial et explique en partie pourquoi la conduite autonome est si difficile à perfectionner. Les IA doivent non seulement respecter les règles, mais aussi anticiper l’irrationnel car comme le montre l’analyse des vidéos d’accidents, les Waymo tentent souvent d’éviter des collisions provoquées par des conducteurs qui agissent de façon imprévisible ou illégale.
Voilà, les données sont là et elles sont désormais incontestables ! Les véhicules autonomes de Waymo sont vachement plus sûrs que les conducteurs humains, même les plus expérimentés et avec les véhicules les plus récents.
Cela annonce un changement radical dans les années à venir, si un jour la France se décide enfin à appliquer l’amendement 157 de l’ONU qui rentre déjà dans sa 2ème année. Cet amendement élargit un peu plus les conditions rendant possible la conduite autonome, mais bon, entre les comités d’étude, les rapports préliminaires et la traditionnelle “exception culturelle française” face à l’innovation, nos voitures auront probablement le temps de développer leur propre conscience avant que l’administration ne donne son feu vert.