Automobilistes, otages du gouvernement ?
L’automobile est une vaste arnaque… Bon, je vous épargne les discours sur le prix de l’entretien d’une voiture, sur le coût de l’essence, la pollution et les accidents car ça on le sait tous et on fait avec… et je vais juste vous parler rapidement de 3 points qui m’ont particulièrement agacés cette semaine.
1. Les avertisseurs de radars : une interdiction contestée
On commence tout d’abord par l’interdiction sans concertation décidée par le gouvernement, de supprimer à la fois les panneaux indiquant les radars automatiques et surtout d’interdire complètement l’utilisation, la détention, la fabrication, l’importation et la vente de ce qu’on appelait jusqu’à maintenant les avertisseurs de radar “légaux”. Raison officielle : Cela nuit à la politique de sécurité routière, donnant un sentiment d’impunité aux conducteurs.
Moué, on y croit moyen… ce qu’on voit surtout c’est que c’est un bon moyen de faire encore plus d’argent car n’importe qui, même respectant les limitations de vitesse se fera forcement flasher. C’est mathématique… Un petit moment d’inattention, un panneau qu’on a raté parce qu’on a doublé un camion à ce moment là, ou une urgence qui nécessite une accélération rapide pour éviter un accrochage… Pas besoin d’être un chauffard.
Questions pratiques et légales
Des associations d’automobilistes comme l’AFFTAC protestent activement, soutenus par les fabricants. Mais plusieurs questions se posent :
- Comment vont-ils pouvoir interdire ça concrètement ?
- Que faire des GPS et téléphones intégrant ces fonctionnalités ?
- Va-t-on donner à la police des droits de fouille des téléphones ?
- Est-ce une entrave à la liberté d’expression d’interdire le partage d’informations entre conducteurs ?
Si vous avez un avertisseur de radar légal, allez vous arrêter de l’utiliser ? Si j’étais fabricant de ce genre d’appareil, je crois que je jouerai le jeu jusqu’au bout en continuant à les vendre, tout en amenant cette histoire en justice.
Quelle sera la prochaine étape ? Interdire les phares sur les voitures sous pretexte que les gens s’en servent pour se prévenir ?
2. Le prix des carburants : une transparence limitée
Le site www.prix-carburants.gouv.fr proposé par le gouvernement permet de connaître le prix de l’essence dans les stations à proximité. Une initiative louable mais qui présente des limitations importantes :
- Absence d’application mobile officielle
- Restriction d’accès aux données pour les développeurs indépendants
- Coût prohibitif pour l’utilisation des données (35 000 €/an)
Le cas des applications independantes
Des développeurs avaient créé des solutions pratiques comme :
Ces applications ont dû cesser leur service suite aux plaintes du site officiel. Dans la mesure où ce site a été créé avec nos impôts, ces données devraient être en open data et donc accessibles à tous.
3. Le fichier des cartes grises : nos données personnelles à vendre
Depuis 2009, une loi permet au gouvernement de vendre les informations nominatives des cartes grises à des entreprises privées.
Ce qui est vendu
- Noms, prénoms, sexe
- Date et lieu de naissance
- Adresse postale
- Numéro d’immatriculation
- Caractéristiques du véhicule
- Date du dernier contrôle technique
Prix : entre 0,087 € et 0,2 € par dossier
Les problèmes soulevés
- Vente effective depuis le 11 avril sans véritable consultation
- 40 millions d’automobilistes concernés
- Coût total du fichier : seulement 3,4 millions d’euros
- Absence de procédure claire pour s’opposer à la vente des données
- Questions sur l’utilisation future de ces informations
Pour plus d’informations sur cette question, consultez cet excellent article.
Merci à Jeff et Jonathan