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Les risques d’OpenBar, l’accord entre Microsoft et le Ministère de la Défense

Il se passe un drôle de truc en ce moment du côté du Ministère de la Défense. Ces derniers sont en train de renégocier un gros contrat avec Microsoft qui court depuis 2009 et prendra fin en mai de cette année.

Ce contrat baptisé Open Bar permet à nos forces armées de mettre à jour tout leur parc machines avec tous les logiciels Microsoft sans aucune limite. Ils peuvent même en installer de nouveaux s’ils le souhaitent. Le tarif est de 100 € par poste.

Ce n’est pas vraiment de l’achat de licences, mais plutôt de la location puisqu’au bout des 4 ans, l’État pourra soit partir avec une option d’achat de tous ces logiciels, soit reconduire le contrat (ce qui est en train de se passer).

Malheureusement, il y a plusieurs choses qui sentent très mauvais dans cet accord entre Microsoft et l’armée française.

Tout d’abord, sous prétexte qu’il s’agit de « mises à jour » (ce qui est à moitié vrai), le Ministère de la Défense a pris soin d’éviter de lancer des appels d’offres et autres demandes publiques, ce qui d’ailleurs n’est pas du tout au goût de la Commission des marchés publics de l’État qui a publié un rapport assez salé.

Ensuite, déontologiquement parlant, la Commission Européenne est encore et toujours en train de batailler avec Microsoft en ce qui concerne l’interopérabilité et le quasi-monopole de la société américaine. C’est moche et pourtant, ça n’empêche pas la France de faire des affaires avec MS.

Le délai des 4 ans est aussi un gros problème… Après ces 4 années, on est coincé… Quasi obligé de signer puisque les utilisateurs seront formés et habitués aux outils de Microsoft et avoir investi autant de temps et d’argent dans des logiciels propriétaires pour tout jeter à la poubelle et recommencer avec des logiciels libres, c’est possible, mais quel gâchis.

L’autre truc très rigolo c’est que ce n’est pas Microsoft France qui va signer ce contrat, mais Microsoft Dublin… Le budget consacré à Open Bar va donc partir dans en Irlande. Hmmm…. ça sent bon l’évasion fiscale tout ça…

Maintenant, les raisons évoquées précédemment ne sont pas pour moi les pires raisons….

Non, la pire raison qui devrait faire bondir le Ministère de la Défense et leur faire adopter des logiciels libres, c’est surtout que la NSA qui d’ailleurs, ne se cache pas, place des portes dérobées (backdoor) dans la plupart des logiciels soumis aux exportations. Autant dire que si les États-Unis veulent espionner les armées françaises encore un peu plus que ce qu’ils peuvent faire maintenant, c’est la belle aubaine. Adopter des logiciels libres, c’est à dire des logiciels dont le code est ouvert, c’est limiter les risques de gouvernements trop curieux ou de blocage par une force étrangère. (On ne sait jamais…)

C’est ce qui me fait bondir le plus, je pense !!! Et je ne suis pas le seul puisque l’APRIL demande vivement au gouvernement que toute la lumière soit faite sur cet accord plus que douteux. Accord qui d’ailleurs risque de concerner prochainement d’autres ministères que celui de la Défense…

Malheureusement, les intérêts de chacun semblent plus forts que le bon sens et la sécurité nationale.

À suivre, j’espère avec des bonnes nouvelles…

Merci à David pour le partage

Source

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