Swasticars, Ioniq 5 et raclette en pleine nature

par Korben ✨ -

Si Doc Brown débarquait en 2025 avec sa DeLorean, ce serait beaucoup plus simple pour lui de trouver sa dose de 1,21 gigowatts. Et pour cause, notre monde est de plus en plus électrique, et les stations-service qui laissent une odeur de plaisir coupable sur les mains cèdent peu à peu la place aux bornes de recharge. Le paysage automobile en France et dans le monde est donc en train de changer et comme dans quelques jours, j’abandonnerai mon véhicule à essence pour une électrique, je me suis dit que ce serait intéressant de faire le point sur cette transformation.

Commençons d’abord par les mauvaises nouvelles… l’État français a décidé fin 2024 de serrer la vis côté subventions. Il faut faire des économies, du coup, le bonus écologique a été divisé par deux, passant à un modeste 2 000 à 4 000 € selon vos revenus. Exit également la prime à la conversion qui vous offrait jusqu’à 5 000 € pour envoyer votre vieux diesel à la casse. Snif…

Pour compenser, l’État mise maintenant sur le leasing social à 100 balles par mois qui a cartonné en 2024 avec déjà plus de 50 000 bénéficiaires. La bonne nouvelle, c’est que ça revient au second semestre 2025. La mauvaise, c’est que les cartes grises gratuites pour les VE, c’est terminé et les régions pourront désormais vous faire payer jusqu’à 50% du tarif normal. Ajoutez à ça un plafond de taxe qui passe de 60 à 65 € par cheval (hiiii !!) fiscal, et vous comprendrez pourquoi votre portefeuille tire un peu plus la tronche.

En revanche, côté contraintes anti-thermiques, l’État ne lésine pas. Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) s’étendent comme une traînée de poudre dans les métropoles françaises, excluant progressivement les véhicules thermiques les plus polluants. C’est le “VOUS NE PASSEREZ PAS” de Gandalf en moins classe et en plus administratif. Du coup, pour les propriétaires de voitures électriques, c’est portes ouvertes H24, ce qui devient quand même un argument de poids pour basculer du côté électrique de la Force (si on a du blé pour changer de voiture évidemment).

L’Union européenne, toujours fidèle à sa réputation de rabat-joie écolo, impose également dès 2025 des normes CO₂ plus stricts : environ 80 g de CO₂/km pour les véhicules neufs, contre 95 g en 2021. Bref, tout ça est fait pour pousser les constructeurs à électrifier leur gamme à vitesse grand V.

D’ailleurs, le grand projet européen d’interdire les voitures thermiques neuves d’ici 2035 est désormais acté et non plus une vague menace agitée par des écolos en Birkenstock. Ça donne une certaine visibilité, et les constructeurs ont bien compris que c’était maintenant ou jamais qu’il ne fallait investir des milliards dans leurs usines de batteries et leurs nouvelles plateformes électriques.

Maintenant sur le front des modèles électriques, la bataille fait rage entre quelques champions qui dominent le marché. Bon, vous devinerez sans peine qui mène la danse avec sa swasticar… C’est sans grande surprise, Tesla avec son Model Y qui reste le boss avec plus de 254 000 unités vendues en Europe en 2023, ce qui dépasse tous les modèles thermiques.

Ce SUV californien doit son succès à une autonomie confortable (jusqu’à 600 km), des performances qui feraient rougir certaines sportives (0 à 100 km/h en 3,7 s pour la version Performance) et surtout l’accès au réseau Supercharger, le Saint Graal de la recharge rapide. En 2023, Elon Pilon et sa bande de joyeux lurons ont également pratiqué des baisses de prix très agressives. La Tesla est donc la voiture parfaite des gens qui n’ont pas trop de budget et qui veulent une électrique de qualité aux finitions merdiques ^^

Face à ce mastodonte, le Kia EV6 joue maintenant la carte du challenger sexy et polyvalent. Ce crossover coréen, élu Voiture de l’année 2022 en Europe, impressionne par son architecture 800 V qui lui permet des recharges ultra-rapides… De 10 à 80% en 18 minutes seulement, ce qui est plus rapide que le temps qu’il vous faut pour commander et avaler un menu Burger King sur l’aire de repos des Plaines de Beauce de l’A10. Sa version GT pousse même le vice jusqu’à délivrer 585 ch, de quoi coller au siège n’importe quel amateur de sensations fortes et faire des courses poursuites avec la police comme dans GTA (I’m plaisanting obviously !!).

De son côté, l’ID.4 de Volkswagen joue la carte de la “normalité” rassurante. C’est un peu la version électrique du gendre idéal : pas forcément excitant, mais fiable et sans mauvaises surprises. Ça plaira à Jordan qui bien qu’habitué à sa Golf rabaissée, a décidé de s’en séparer pour fonder une famille avec Priscilla. Et comme Priscilla a mal au dos après sa 8e grossesse, la suspension plus douce que celle du Model Y en fera un compagnon de route agréable pour les lombaires fragiles. En plus, le prix d’appel est plus abordable, ce qui permet aux familles d’entrer dans le monde électrique sans vendre un rein.

Mais au-delà de ces trois modèles stars, le marché s’enrichit de propositions toutes plus alléchantes les unes que les autres. Le Ford Mustang Mach-E qui, malgré son nom qui fait grincer des dents les puristes de la marque (l’équivalent d’appeler “Harley-Davidson” un vélo électrique avec un klaxon), et qui propose un agrément de conduite vraiment sympa et un cockpit high-tech qui en jette. La Renault Mégane E-Tech joue aussi la carte du cocorico avec son interface Google intégrée qui fait de la voiture un smartphone géant sur roues. Et que dire du Nissan Ariya avec son intérieur zen qui ferait passer un moine bouddhiste pour un hyperactif ? Bref, en 2025, l’électrique, y’en a pour tous les goûts et pour (presque) toutes les bourses.

Mais le modèle qui m’a le plus plu, c’est évidemment la Hyundai Ioniq 5 millésimes 2025. Son design rétrofuturiste ressemble à ce que Philip K. Dick aurait imaginé comme voiture électrique familiale dans les années 70. Beaucoup détestent, moi j’adore ! Sa plateforme E-GMP à 800 V est un bijou d’ingénierie qui lui permet de récupérer 80% de batterie en 18 minutes chrono sur une borne rapide et la version 2025 gagne même en autonomie avec une batterie étendue à 84 kWh, portant l’autonomie à environ 580-600 km.

Pour moi, cette Ioniq 5 est à l’automobile ce que la NES Mini est à la NES… un hommage au passé de la Hyundai Pony de 1975, propulsé dans le futur avec des technologies de pointe. Sa console centrale coulissante et son plancher plat offrent également un espace intérieur digne d’un salon IKEA miniature et ses matériaux écologiques (cuirs végétaux, plastiques recyclés) et vous obtenez l’équivalent électrique d’un café bio-équitable-local-zéro-déchet.

Après avoir longuement hésité, c’est d’ailleurs celle-là que j’ai commandée. La version 2025 qui corrige enfin l’une des seules erreurs de casting des versions précédentes : l’absence d’essuie-glace arrière (sérieusement Hyundai, qui a pu penser que c’était une bonne idée ?). Elle vient également avec une insonorisation améliorée et des sièges avant ventilés pour éviter le syndrome de la raie au milieu du dos les jours d’été. Des détails, me direz-vous, mais qui font toute la différence au quotidien.

Et aujourd’hui, les plateformes dédiées 100% électriques sont devenues la norme. Fini le temps où l’on convertissait maladroitement des modèles thermiques en y fourrant des batteries comme on caserait un disque dur externe dans un emplacement prévu pour un lecteur de disquettes. Les constructeurs ont développé des architectures spécifiques comme la MEB chez Volkswagen, eCMP chez Stellantis ou E-GMP chez Hyundai.

Ces plateformes sont conçues autour d’un plancher plat qui accueille les batteries, abaissant le centre de gravité et libérant un espace intérieur digne du TARDIS, ce qui fait que l’habitabilité est comparable à celle d’un véhicule d’une catégorie supérieure. C’est appréciable.

Côté batteries, on observe une augmentation des capacités qui frôle l’indécence. Les packs de 75 à 84 kWh sont devenus monnaie courante, là où 50 kWh semblaient déjà costauds en 2018 et la chimie de celles-ci évolue également : les cellules LFP (Lithium Fer Phosphate) gagnent du terrain sur l’entrée de gamme, tandis que les cellules NMC/NCA augmentent leur teneur en nickel pour plus d’autonomie. On entrevoit même les premières batteries semi-solides, prometteuses d’un gain d’autonomie de 20% d’ici la fin de la décennie.

Bien sûr, toute cette technologie soulève des questions sur les matières premières et le recyclage. L’extraction du lithium et du cobalt n’est pas exactement une activité éco-friendly… c’est comme dire qu’on sauve la planète en mangeant un burger végan livré par un Uber en scooter thermique. Heureusement, les progrès sont réels : les batteries utilisent de moins en moins de terres rares et de métaux problématiques, et les filières de recyclage commencent à se structurer sérieusement. En 2025, recycler une batterie de VE n’est plus un concept théorique, mais une réalité industrielle, ce qui devrait rassurer les écolos purs et durs qui voient dans chaque Tesla une mine de cobalt congolaise à ciel ouvert.


Maintenant la fonctionnalité la plus cool à mon goût reste la charge bidirectionnelle présente sur certains modèles comme la dernière Ioniq 5 : votre voiture devient capable d’alimenter des appareils externes ou même de secourir un autre VE en manque de jus. De quoi faire fonctionner une machine à raclette en pleine nature (oui, j’ai des priorités dans la vie).

Et dans un futur proche, cette technologie V2G (Vehicle-to-Grid) ou V2H (Vehicle-to-Home) permettra à votre voiture de servir de batterie géante pour votre maison pendant les heures de pointe ou les pannes de courant.

Sur le plan logiciel, les voitures sont devenues aussi connectées que vos smartphones et les mises à jour OTA (over-the-air) permettent d’ajouter des fonctionnalités ou de corriger des bugs sans avoir à passer par la case concessionnaires et ça c’est cool. Ce ne sont plus des voitures, ce sont des objets tech et c’est ça qui les rend cools à mes yeux.

D’ailleurs, les systèmes d’aide à la conduite ont fait un bond en avant impressionnant. En 2025, le niveau 2+ est devenu standard sur la plupart des électriques, avec maintien dans la voie et régulateur adaptatif qui gère même les embouteillages. Le HDA II sur la Ioniq 5 est d’après ce que j’ai lu très dépendant des lignes blanches présentes sur la route, donc forcement, c’est moins bien que l’IA d’un boitier Comma, mais avoir une assistance qui conduit un peu à votre place sur autoroute, c’est royal. Beaucoup moins de fatigue, plus de sécurité et plus de temps pour anticiper ce qui se passe devant et derrière.

Certaines marques comme Tesla, Mercedes ou GM frôlent même le niveau 3 sur autoroute dans des conditions bien définies, ce qui signifie que vous pourrez bientôt légalement checker vos notifications TikTok ou lire Korben.info pendant que la voiture gère le trajet (bon, en vrai il faut quand même rester attentif, mais c’est ce qu’ils disent tous, n’est-ce pas ?).

Et si vous suivez l’actualité tech, vous avez forcément entendu parler du NACS (North American Charging Standard). Lancé par Tesla, ce petit connecteur est en train de devenir le standard de facto en Amérique du Nord. Ford, General Motors, Mercedes, Volkswagen, Nissan… tous sont passé à la prise conçue par les esclaves d’Adolf Musk. C’est comme si Apple décidait soudainement de rendre son connecteur Lightning universel (au lieu d’adopter l’USB-C) et que Samsung, Xiaomi et consorts acceptaient de l’utiliser. Ça aurait pu être fun.

Le NACS a plusieurs avantages : il est plus petit, plus léger et plus facile à manipuler que le connecteur CCS1 traditionnel. Il supporte des puissances de charge jusqu’à 500 A et plus de 900 V, soit potentiellement plus de 350 kW.

Pour les conducteurs américains, c’est donc une excellente nouvelle, car à partir de 2025, de nombreux modèles non-Tesla seront vendus directement avec une prise NACS, leur donnant accès aux plus de 17 000 points de charge Supercharger sur le continent. C’est une uniformisation qui simplifie considérablement la vie.

Et comme en Europe, on est un peu moins con, on avait prévu le coup avec le standard CCS2 (Combo 2) qui reste solidement ancré, y compris chez Tesla qui l’utilise sur tous ses modèles européens depuis 2019. La réglementation UE impose même la prise CCS2 pour toute nouvelle borne rapide publique.

On reste donc dans un schéma bi-standard : NACS en Amérique du Nord, CCS2 en Europe.

Maintenant, côté infrastructure, les chiffres donnent le vertige. En effet, la France comptait précisément 157 348 points de recharge publics au 31 janvier 2025. L’objectif étant d’atteindre environ 215 000 points d’ici fin 2025… C’est un déploiement plus rapide que la fibre optique dans certaines régions !

Et pour ceux qui veulent installer une borne à domicile, l’État n’a pas complètement fermé le robinet des aides : vous pouvez toujours bénéficier d’une prise en charge jusqu’à 75% des coûts d’installation. Même en copropriété, des fonds dédiés aident à surmonter les obstacles juridiques et logistiques pour installer des bornes collectives. Fini l’époque où il fallait convaincre Madame Viellereloue, propriétaire du 3e étage qui n’a même pas de voiture et qui votait systématiquement contre tout en AG de copro parce que “c’est encore des frais pour rien”. Dieu merci, le droit à la prise est désormais inscrit dans le marbre, comme le droit d’avoir une fibre optique.

Et les nouvelles stations sont de plus en plus performantes : les bornes ultra-rapides (150 à 350 kW) se multiplient le long des axes routiers majeurs, et le vrai game-changer, c’est l’émergence de la fonction Plug & Charge qui permet à la borne de reconnaître automatiquement votre véhicule, sans avoir à sortir une application ou un badge RFID.

Vous la branchez, ça charge, vous débranchez, vous partez. C’est pas encore possible partout, mais ça évolue vite.

Maintenant pour ceux qui hésitent encore à franchir le pas de l’électrique, sachez que l’expérience utilisateur s’est considérablement améliorée. L’anxiété d’autonomie (cette peur jugée irrationnelle de tomber en panne d’électricité) devient aussi désuète que la peur de manquer d’espace sur un disque dur de 10 To. De tous les retours que j’ai eus de ma famille et de mes amis qui sont passés à l’électrique, c’est que c’est top et personne n’est jamais tombé à court de jus. De plus, avec les applis constructeurs et les applis de planification de trajets, y’a plus aucun stress.

Bref, aujourd’hui en 2025, le véhicule électrique n’est plus un pari futuriste, mais bien une réalité présente et concrète. Les autonomies approchent ou dépassent les 600 km, les temps de recharge tombent sous la barre des 20 minutes, et les infrastructures se densifient à vitesse grand V.

Et les chiffres parlent d’eux-mêmes, car la part des voitures électriques dans les ventes de véhicules neufs en France est passée d’un ridicule 1,2% en 2017 à plus de 20% en 2023. En 2025, on approche les 30% ! C’est comme si on était passé de la 2G à la 5G en sautant toutes les étapes intermédiaires. Et selon les analystes les plus optimistes, cette part pourrait atteindre les 50% avant 2030 en Europe. Bref, autant dire que le thermique est en train de passer du statut de norme à celui de technologie legacy, comme les cartes perforées ou les lecteurs de cassettes.

Certes, le prix d’achat reste élevé malgré la baisse des aides, mais il faut considérer le coût global d’utilisation : électricité moins chère que l’essence, entretien réduit (pas de vidange, moins de pièces d’usure), et une valeur résiduelle qui se maintient bien.

Maintenant, si j’avais un conseil à vous donner c’est celui de ne pas vous focaliser uniquement sur l’autonomie maximale. Une batterie plus petite se recharge plus vite et pèse moins lourd sur la facture. Et pour 90% de vos trajets quotidiens, 300-400 km d’autonomie réelle sont largement suffisants.

Et si vous comptez faire de longs trajets régulièrement, comme moi, optez pour des modèles dotés d’une architecture 800V (comme la Ioniq 5, l’EV6 ou les Porsche Taycan). La différence de temps de recharge est substantielle…

Quant au choix du modèle… À vous de voir. En tout cas, si vous hésitez encore entre thermique et électrique, rappelez-vous que dans 10 ans, vous raconterez à vos enfants ou petits-enfants, l’époque où les voitures crachaient de la fumée et faisaient du bruit comme on parle aujourd’hui des modems 56k. Et ils vous regarderont avec des yeux ronds, comme si vous évoquiez le temps des dinosaures.

Bienvenue dans le futur, il est déjà là !